La ville d’Antananarivo est en train de retrouver un aspect beaucoup plus présentable après le dégagement des trottoirs de l’Avenue de l’Indépendance et de l’axe de la Petite vitesse. Cela s’est fait sans gros problème, les marchands occupant les lieux acceptant les directives de la CUA sans faire d’esclandre. Mais l’on sent chez beaucoup d’entre eux une certaine attente et l’envie de savoir quelles solutions vont leur être proposées pour leur permettre de vaquer normalement à leurs occupations. Leurs délégués ont déjà demandé à rencontrer la maire de la capitale pour engager des discussions sérieuses. Les travaux de réfection des rues de Tana battent, eux-aussi, leur plein, gênant souvent la circulation, mais les citoyens ne peuvent que se réjouir de la disparition des nids de poule et des ornières existant dans les quartiers. La tenue des grandes réunions internationales est l’occasion rêvée pour présenter aux invités le visage d’une capitale digne de ce nom. Mais le pays reste cependant traversé par des remous qu’il est difficile de calmer. Le Sud de Madagascar a connu cette semaine des manifestations violentes qui témoignent du malaise persistant causé par la reprise prochaine des activités de Base Toliara. Les griefs d’une partie de la population contre cette société minière s’expriment aujourd’hui ouvertement et ils risquent de mettre à mal ses projets. La réaction des autorités a été très ferme et les forces de l’ordre sont prêtes à sévir contre les organisateurs de ces mouvements de protestation. L’atmosphère est particulièrement électrique et ce week-end risque d’être mouvementé.
Sur le plan international, le conflit russo-ukrainien ne connaît aucune évolution. Les pourparlers menés par les Américains avec les Russes n’ont, pour le moment, pas abouti à l’instauration d’une véritable trêve entre les belligérants. La rencontre, qui a eu lieu cette semaine en Arabie Saoudite, a cependant permis l’arrêt des hostilités en mer noire et le rétablissement de la circulation maritime. Mais les termes de « négociations en trompe-l’œil » utilisés par un commentateur définissent parfaitement la situation actuelle. Les envois de missiles sur la ville de Kiev continuent et les troupes russes avancent petit à petit dans la région de Koursk. Les Européens qui se sentent marginalisés dans les négociations s’organisent. Ils sont décidés à mettre en place un plan de défense leur permettant de s’émanciper du parapluie américain. 150 milliards d’euros sont déjà disponibles pour cela. Ils parlent de mettre sur la table 80 milliards d’euros. Un sommet de 30 pays européens a eu lieu jeudi pour finaliser des garanties de sécurité à Kiev en cas d’accord de paix. Le président Emmanuel Macron a annoncé l’octroi d’une aide de deux milliards d’euros supplémentaires aux Ukrainiens.
Au Proche-Orient, Israël est en train d’écraser totalement le Hamas, en multipliant les bombardements sur la bande de Gaza. Le Premier ministre, Benyamin Netanyahou, dispose maintenant d’un budget de guerre conséquent pour mener ses objectifs. Il obtient une majorité confortable lors de son vote à la Knesset. C’est par la force qu’il entend libérer les otages restants. Les protestations de la communauté internationale ne l’empêchent pas de poursuivre son objectif : mettre l’organisation palestinienne à genoux. Son ministre de la Défense a affirmé qu’Israël était prêt à annexer une partie de la bande de Gaza.
Les Malgaches supportent tant bien que mal l’atmosphère plutôt lourde dans laquelle ils baignent actuellement. Ils continuent leur lutte pour la survie sans trop rechigner, mais cette patience dont ils font preuve n’est pas éternelle et on sent quelquefois des fissures se révéler.
Patrice RABE
