Les 11 premiers jours du mois de janvier de cette année 2023 se sont écoulés dans l’ambiance morose que tous les prévisionnistes avaient annoncée. Le constat est certes navrant, mais les Malgaches ont pris le parti de supporter ce qui leur tombe sur le dos, à savoir la spirale de l’inflation et l’insécurité qu’ils commencent à connaître. Les péripéties de la politique locale les intéressent pourtant ils ont appris à prendre leurs distances avec leurs acteurs. Majorité comme opposition essaient de leur proposer leur vision de la société actuelle, mais les discours bien charpentés n’acceptent pas la situation dramatique de la population.
La politique loin de la réalité vécue par les Malgaches
Le prix du riz qui a continué à grimper était l’un des sujets de préoccupation des ménages malgaches ces derniers temps. Le kilo de cet aliment de base des Malgaches s’achetait à 3.000 ariary et ce au grand désespoir de la population laborieuse dont les revenus ont stagné depuis plusieurs mois. Les autorités chargées de réguler les prix des produits de consommation courants s’étaient faits très discrètes, mais elles ont quand même cherché des solutions pour alléger cette souffrance de la grande majorité de la population. La grogne qui commençait à monter a eu un effet bénéfique. Les services du ministère du Commerce ont annoncé que 140.000 tonnes de riz importé allaient être vendus dans toute l’île et permettre de trouver sur le marché des prix de vente raisonnables. Cela va certainement tempérer la frustration de tous ceux pour qui la lutte pour la survie est une question essentielle. Mais les autres produits qui ne sont pas considérés comme essentiels continuent leur hausse vertigineuse. Les articles qui sont importés ne vont plus pouvoir être achetés par les membres des classes moyennes. Cela relève de la politique économique globale de l’État, mais les effets en sont ressentis par les citoyens ordinaires. Les échanges verbaux entre tenants du pouvoir et opposants concernent certes l’avenir du pays, mais ils n’abordent pas vraiment la réalité telle qu’elle est vécue par la majorité des Malgaches.
Patrice RABE