Hery Rajaonarimampianina se fait discret depuis un moment. Il est reparti pour Paris après être rentré en catimini après Londres et Bruxelles, quelques jours plus tôt. On s’étonne sur place qu’il ne fasse plus de conférence de presse. Il fut pourtant au début de son mandat sur les traces de ses prédécesseurs. Ceux- là même qui ont habitué la presse locale à poser des questions au président de la République à sa descente d’avion au salon d’honneur de l’aéroport. En rompant depuis peu avec cette « coutume », Hery Rajaonarimampianina donne l’impression de fuir les médias. Bien sûr, lorsque l’avion n’arrive qu’à une heure tardive de la nuit, on peut comprendre qu’il veut éviter le dérangement. Mais que l’on n’oublie pas dans ce cas que ce sont les événements qui commandent les déplacements des médias. Ils seront présents et disponibles à n’importe quelle heure pour du « scoop » au profit de leurs lecteurs.
La presse toujours sur sa faim
Mais y a-t-il d’autres raisons pour que le Chef de l’Etat de retour de l’extérieur évite la presse ? Quels sont les sujets brûlants qui pourraient le gêner ? Les nationalistes répondront que ce sont « les Iles éparses ». Ils dénoncent depuis un moment l’inertie de l’Etat sur cette question et mobilise l’opinion pour que la France la restitue. Les avis demeurent très partagés sur l’urgence et la priorité que l’on doit accorder à ce dossier qui n’a pas bougé depuis une éternité. Les abonnés de la Jirama diront que c’est « le délestage » qui dérange le président. Il en aurait dit plus qu’il n’en faut. Ou plutôt ses conseillers lui ont fait dire des bêtises avec leur zèle. Le délestage disparaîtra « dans trois mois ». « Plus de délestage à partir de mardi », une déclaration récente à Antanandrano lors de l’inauguration des 52 groupes électrogènes conteneurisés. Or, ce n’est pas encore le cas. Ce sont plutôt, les effets dangereux, bruits et fumée polluante qui font râler tous les quartiers alentours dans un rayon de plusieurs kilomètres. Mais, des questions au président de la République, les affaires nationales n’en manquent pas. Elles sont inépuisables. Il y en aura toujours. Entre autres, sur les trafics de nos richesses, sur l’insécurité et dans le Sud en particulier, sur les réformes, de la justice, de l’économie, du budget, sur la mauvaise gouvernance, sur les nominations d’ambassadeurs représentants dans les pays amis, etc. Mais aussi, et préoccupant car alimentant les conversations, sur le gouvernement. Sur le Premier ministre qui est resté quinze jours à Paris pour un chek-up mais aucun bilan de santé officiel n’a été publié. Néanmoins, ses proches rassurent, il revient en pleine forme. Une chose est sûre, pour l’information du public, la presse est toujours sur sa faim.
Zo Rakotoseheno