C’est un début de semaine plutôt calme auquel on assiste. Après un week-end plutôt étrange à Tana et la poussée de fièvre qui a eu lieu dans la ville de Toliara, chacun a retrouvé ses esprits. Pour le pouvoir, il s’agit d’un épisode dont il en tirera les conséquences et qui lui permettra d’agir à bon escient. L’opposition, quant à elle, préfère adopter un ton neutre dans ses commentaires et ne met pas de l’huile sur le feu. Les problèmes des étudiants sont en passe d’être résolus puisque le gouvernement les a pris à bras le corps. C’est un foyer de tension qui est en train de disparaître et cela devrait donner l’occasion à nos dirigeants d’essayer de répondre aux sollicitations plus urgentes qui leur sont adressées.
La réactivité du pouvoir devant l’urgence
Le régime, jusqu’à présent, a essayé de décourager toute velléité de contestation. Il s’est surtout intéressé à une opposition politique qu’il soupçonne de troubler l’ordre public. Cette opposition qui ne se prive d’ailleurs pas de faire des remarques critiques sur la situation actuelle. Les difficultés accumulées font qu’une partie importante de la population leur prête une oreille attentive. Le pouvoir se méfie de cette audience d’opposants et fait tout pour empêcher les appels à manifester. C’est sur cette opposition que le gouvernement focalise toute son attention, quitte à négliger les foyers de tension apparus ici et là. Les mouvements de grève lancés par les étudiants ont été un coup de semonce qui n’a pas été suffisamment pris en compte. Il a fallu les manifestations dans les universités de Toamasina et de Toliara pour que le problème soit pris au sérieux. Les pillages des magasins à Toliara ont été un signal très fort. L’importante délégation qui est venue sur place a tout de suite été à l’œuvre et a promis de répondre dans les plus brefs délais aux revendications des étudiants. La réaction du pouvoir a été rapide et le calme semble être revenu. Cette brusque poussée de fièvre a certainement permis au pouvoir de faire preuve de réactivité et de lui faire prendre conscience de la complexité de la situation actuelle.
Patrice RABE