L’organigramme de la Présidence prévoit un Conseil consultatif de la Refondation de la République dont la composition, l’organisation et le fonctionnement seront fixés par voie réglementaire.
La (re)fondation du pouvoir
Force est de se demander si cette « structure de concertation et de consultation de la Refondation de la République de Madagascar » ne va pas faire double emploi avec le ministère d’Etat chargé de la Refondation. Qui plus est, les deux entités sont rattachées au président de la Refondation de la République qui « détermine et arrête en conseil des ministres la politique générale de l’Etat au service de la Refondation dont il contrôle la mise en œuvre ». Sans oublier les quatre Hauts Conseillers de la Refondation qui, comme leur titre l’indique, ont leur mot à dire sur la question. Le nouveau maître d’Iavoloha qui est un « mpiandry », fait visiblement sien le verset biblique (Proverbes 15 :22) selon lequel « Quand on ne consulte personne, les projets échouent, mais lorsqu’il y a beaucoup de conseillers, ils se réalisent ». Mais sur le plan technique, trop de conseillers risquent d’être source de conflits ou d’empiètements de compétences. Il pourrait même y avoir des emprises sur la platebande exclusive du président de la Refondation censé être « le garant par son arbitrage, du fonctionnement régulier et continu des pouvoirs publics », tel qu’il est écrit noir sur blanc dans l’organigramme. Il y a aussi le « pouvoir de régulation » de la Haute Cour Constitutionnelle qui règle usuellement les conflits de compétence, quand bien même il ne serait pas expressément question de refondation dans sa Décision du 14 octobre 2025 qui reste et demeure la base pour ne pas dire la fondation voire la refondation légale et constitutionnelle du pouvoir en place. Ayant force de loi, la Décision n°10-HCC/D3 prime sur le décret n°2025-1135, en vertu de la hiérarchie des normes, quoique l’on ne sache plus aujourd’hui qui est au-dessus ou au-dessous de quoi.
R.O



