L’issue était attendue et elle a été accueillie avec sérénité par la population malgache. L’annonce de l’élection d’Andry Rajoelina par le président de la HCC est l’aboutissement d’un processus qui a été respecté à la lettre par les parties prenantes à ce scrutin. Les juges constitutionnels ont été les garants de la légalité et leur verdict a été accepté par tous. Le vainqueur et le vaincu se sont serr la main à l’issue de la cérémonie de proclamation des résultats, faisant preuve d’un bel esprit républicain. Marc Ravalomanana a reconnu sa défaite et a félicité son adversaire. Dans un message à la nation, il a appelé à l’apaisement et a formulé des vœux de réussite au nouveau président. Le calendrier de ce dernier va s’accélérer. Son intronisation va avoir lieu à Mahamasina le 19 janvier et sera suivie par une passation de pouvoir symbolique avec son prédécesseur. Le nom du Premier ministre serra annoncé peu après. On connaîtra certainement dans la foulée la composition du nouveau gouvernement. Le pouvoir ne devrait pas faire preuve d’attentisme car son action sera examinée à la loupe. La réalité va s’imposer tout de suite et il va devoir s’attaquer aux problèmes de la vie quotidienne des Malgaches. L’emploi du temps du président Andry Nirina Rajoelina est très chargé et il a fort à faire depuis l’annonce de son accession à la magistrature suprême pour former l’équipe qui sera à ses côtés. On s’est bousculé au portillon pour en faire partie. Les messages de félicitation de la communauté internationale affluent et montrent l’estime de cette dernière pour le président élu. Elle ne cache pas sa satisfaction devant la réussite du processus électoral malgache.
Aux Etats -Unis, on est encore loin d’un épilogue dans l’affaire du « shutdown ». Le bras de fer entre Donald Trump et les Démocrates n’est pas près de se terminer. Le président continue de réclamer les milliards de crédit nécessaires à la construction du mur à la frontière mexicaine. Le refus de la majorité démocrate du Sénat entraîne ce blocage du fonctionnement d’une partie de l’administration américaine. Le locataire de la Maison Blanche est en train de chercher des solutions pour contourner ce refus des membres de la chambre des représentants. Il a notamment l’intention de réallouer les fonds prévus pour la réparation des sinistres votés l’an dernier à la construction du mur.
Le continent africain a connu plusieurs élections en 2018 et en ce début de 2019, le processus continue. Le scrutin présidentiel malgache s’est très bien passé et la Grande île peut être citée en exemple. En RDC, cela ne se passe pas aussi bien et la crainte d’une crise postélectorale est réelle. L’annonce de la victoire de Felix Tsisekedi par la CENI a suscité de nombreuses controverses. Le résultat a été fortement contesté par l’église congolaise et par les observateurs internationaux. Le candidat soutenu par le pouvoir parle d’un « hold up électoral ». La communauté internationale ne cache pas son scepticisme.
En France, les gilets jaunes s’apprêtent à reprendre leur manifestation. L’acte VIII va avoir lieu aujourd’hui. Les plus obstinés se retrouveront à Paris ou dans les grandes villes de province. Le dispositif policier sera toujours aussi impressionnant pour contenir les casseurs. La contestation continue pendant que se prépare le grand débat organisé par le gouvernement.
Madagascar est maintenant citée en exemple sur le plan international à cause de la réussite de son processus électoral. Elle ne l’est plus pour son insécurité rampante ou sur sa pauvreté .Elle est félicitée pour l’esprit de tolérance et de fair play qui a régné. Ce qui lui vaut d’être cité comme modèle pour les pays qui vont bientôt entamer leur cycle électoral.
Patrice RABE