La réforme du secteur « sécurité » est au menu pour quatre jours à partir d’aujourd’hui au CCI Ivato. L’atelier est ouvert à tous sans exclusion. Le Premier ministre Jean Ravelonarivo qui en a fait part à la presse attend la participation de quelques 400 participants. Le bilan de l’insécurité est très grave dans notre pays pour que l’on puisse faire la fine bouche devant la réforme envisagée du secteur. Mais encore faut-il que le gouvernement trouve des solutions véritablement efficaces à des coûts supportables pour instaurer la paix et le développement durables. La population a besoin plus que jamais de se sentir en sécurité pour avoir confiance dans les institutions étatiques.
La sécurité au menu
La quatrième république est sortie d’une période de transition pendant laquelle les divergences politiques ont régné. La cacophonie politique et la mauvaise gouvernance ont favorisé et accru l’état d’insécurité général. Les agressions, cambriolages et les trafics en tous genres ont redoublé d’ampleur et continue de l’être jusqu’à présent. Une poignée de gens se sont enrichis impunément au détriment des richesses nationales alors que la majorité de la population nage dans une extrême pauvreté. Face à ce panorama, la sécurité est le parent pauvre de l’évolution de la situation. La réforme est grandement souhaitée surtout maintenant. Les vols de zébus continuent de plus belles dans le Sud du pays. Les « dahalo » y règnent en maîtres et « terrorisent » les forces de l’ordre dont certains chefs sont soupçonnés de complicité avec eux. Les opérations de pacification des forces armées n’enregistrent que des résultats mitigés dans des régions où les bavures indisposent les populations. Les négociations non plus n’ont eu que des portées limitées. Les « dahalo miova fo » (« dahalo » repentis) n’ont pas attendu longtemps pour faire revenir le naturel au galop. Les dizaines de milliards que leur a versés le 1er gouvernement de la quatrième République apparaissent de l’argent jeté par la fenêtre. Un échec cuisant qui doit servir de leçon au gouvernement actuel. Mais l’insécurité dans le Sud et la lutte contre les « dahalo » ne doivent pas occulter les autres problèmes graves du pays. Les trafics des richesses nationales qui vont des bois de rose à l’or en passant par les produits miniers, la faune et la flore terrestres et marines. Les cambriolages, les kidnappings, les détournements, les viols et surtout l’ampleur de la corruption nécessitent des solutions idoines qui doivent redonner le sentiment de pouvoir vivre sans crainte dans la sécurité et de rétablir un climat de confiance entre l’État et les citoyens. Des défis, en tout cas, que le gouvernement Ravelonarivo veut relever à travers la réforme du secteur de la sécurité. Comme au rugby, un essai à transformer.
Zo Rakotoseheno