La Syrie, après plus de vingt ans de régime de Bachar Al Assad est un pays exsangue où la population n’aspire qu’à la paix. C’était une nation où les habitants étaient à la merci d’un dictateur sans pitié pour ceux qui osaient contester son autorité. Les scènes de prisonniers libérés, totalement hagards, sont passées en boucle sur les chaînes d’information. Aujourd’hui, il n’est plus question de rivalités politiques entre les factions, mais de recherche d’une entente entre elles pour rebâtir le pays et lui donner un gouvernement stable, capable de mettre en place des institutions solides.
La Syrie face à son avenir
Ce sont les forces du mouvement HTS qui ont mené l’offensive ayant fait s’écrouler le régime de Bachar Al Assad en quelques jours. Personne n’aurait pu imaginer que l’armée syrienne serait défaite aussi rapidement, presque sans combattre. On serait tenté de dire que les rebelles étaient portés par une conviction sans faille, mais cela ne peut pas expliquer cette déroute des troupes d’élite du dictateur. Le régime était miné de l’intérieur et ses soutiens étrangers l’ont lâché. Les avions russes sont intervenus pour la forme, mais n’ont pas fait d’actions décisives. L’avancée des rebelles a été fulgurante et les troupes de HTS sont entrées en héros à Damas, accueillies dans la liesse par la population. On a su par la suite que le dictateur avait fui avec sa famille et que Vladimir Poutine lui avait accordé l’asile politique. Il a affirmé qu’il n’était pas parti de son plein gré et qu’il déplorait que le pays soit aux mains des terroristes. Aujourd’hui, c’est le chef du mouvement HTS qui dirige le pays. Ahmed Al Sharaa était classé comme terroriste par les Etats Unis et les pays occidentaux. Il faisait alors partie d’Al Qaïda. Mais aujourd’hui, il a complètement changé d’optique. Interrogé par des journalistes de la BBC, il se veut être un dirigeant responsable. Il a dit que son pays était épuisé par la guerre et ne représentait de menace pour personne. Les prochains jours permettront de savoir exactement dans quelle voie vont s’engager les nouveaux dirigeants de la Syrie.
Patrice RABE
