La nouvelle a été annoncée hier par le Premier ministre : les dates de l’élection présidentielle sont fixées, le 1er tour le 07 novembre et le 2e tour le 12 décembre. Ce denier met fin à une sorte de valse d’hésitation qui mettait de sérieux doutes sur sa liberté d’action depuis sa nomination. Pressé de toutes parts par les acteurs politiques, il a décidé de couper court à toutes les rumeurs sur son impuissance. La situation s’est donc clarifiée. Les candidats potentiels peuvent maintenant se préparer à une bataille électorale qui s’annonce mouvementée. Le chef de l’Etat qui n’a pas encore annoncé officiellement sa candidature fait déjà miroiter les perspectives de développement du pays sous sa houlette. L’ancien président de la transition n’a pas attendu l’ouverture de la campagne pour aller à la rencontre des électeurs dans le nord du pays. Stoppé dans son élan par les interdictions du régime, il a repris de plus belle la tournée qu’il avait entamée au début du mois de mars. Ses apparitions publiques s’apparentent à de véritables shows. On reconnait le savoir-faire du spécialiste de l’événementiel. Le message passe très bien dans l’atmosphère de fête qui est créée. L’IEM qui est mise en avant n’a pas encore tout à fait l’adhésion de la population, mais qu’importe, pour le moment, c’est l’image de cette immense affluence que l’on retiendra. D’autres candidatures se dévoilent. Dama va annoncer sa participation à l’élection présidentielle aujourd’hui au CCESCA. Son « valimbabena » a déjà reçu l’adhésion d’un certain nombre de personnes tant à Madagascar qu’à l’étranger. Et n’oublions pas le pasteur Maihol qui s’est fait plutôt discret depuis un certain temps.
Sur le plan international, c’est la crise des migrants en Europe qui a particulièrement retenu l’attention des médias cette semaine. L’attitude très ferme du chef de gouvernement italien, Guiseppe Conte, à l’égard des migrants, avait provoqué ce début de crise. On connait ses passes d’armes avec Emmanuel Macron à ce propos. L’interdiction d’accoster dans les ports italiens du navire Aquarius n’a pas eu de graves conséquences puisque, les Espagnols ont accepté de le recevoir. Mais quelques jours après, on est confronté au même problème avec le « life line ». Le sommet qui a réuni les dirigeants des 28 pays de l’Union Européenne à Bruxelles pour parler du problème, devrait permettre de le résoudre . La crainte de voir l’Europe se désunir a été finalement dissipée. U n accord a finalement été signé hier matin après d’âpres discussions, mais il ne satisfait pas tout le monde. Les critiques se mettent à fuser ici et là. Le texte prévoit des plates de débarquement de migrants secourus en mers hors d’Europe, des « centres contrôlés » sur le territoire de l’U.E. et un renforcement des frontières extérieures, mais sa mise en œuvre reste floue.
La guerre commerciale entre les Etats-Unis et les autres pays est une réalité. La riposte de ces derniers à l’établissement de taxes sur les produits importés ne s’est pas fait attendre. La réciprocité a été appliquée. Le constructeur américain de Motos Harley Davidson a décidé de faire construire ses machines en Europe pour échapper aux droits de douane appliqués.
Les dates de l’élection présidentielle sont maintenant fixées mettant fin à l’incertitude dans laquelle se trouvait le monde politique. Tout le monde attend donc la suite des événements avec plus ou moins de sérénité. Une hypothèque est donc levée, mais le climat général n’est pas pour autant apaisé. Le Premier ministre doit faire face aux multiples revendications qui ont surgi depuis un certain temps. Il s’agit pour lui d’y répondre avec habileté pour apaiser les tensions.
Patrice RABE