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mercredi, mai 14, 2025
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La tradition du poisson d’avril

En ce 1er avril, il est de tradition d’annoncer des nouvelles qui sont sans fondement. Plus ce que l’on dit est invraisemblable, meilleur est son effet auprès des lecteurs qui, devant la masse  d’informations qui passent sous leurs yeux, ne s’étonnent plus de rien. Bien au contraire, dans ces milliers de dépêches que nous livrent les agences, ceux qui ont l’heur de nous faire sourire nous paraissent tellement plaisantes que l’on ne se pose plus de question sur leur fondement.

La tradition du poisson d’avril

En ce moment, le contexte dans lequel nous évoluons ne prête pas à sourire. Le climat politique tendu ne permet pas  de faire des révélations extravagantes sur les personnalités en vue. Ces dernières le prendraient très mal et le retour de manivelle  serait particulièrement douloureux pour ceux qui auraient eu l’audace de le faire. Qui plus est, cela serait interprété de manière tendancieuse par les uns et les autres. Il est donc préférable de trouver des sujets qui ne fâchent personne et qui peuvent faire rêver. Si l ’on disait que les bailleurs de fond ont été convaincus de la bonne gouvernance de nos dirigeants et qu’ils étaient prêts à ouvrir le robinet des financements, ce serait bien sûr une merveilleuse nouvelle et si l’on ajoutait en plus qu’une première tranche d’un milliard de dollars allait nous être attribuée dans les six mois à venir, cela ferait l’effet d’une bombe. Et passés les premiers moments d’incrédulité, les Malgaches se prendraient à rêver. L’avenir s’inscrira en rose pour peu que nos dirigeants, parés d’un certificat de bonne conduite des affaires nationales, se mettent à utiliser cette manne à bon escient, en l’injectant dans des projets rentables pour la nation.  Dans le même temps,  il n’y aurait plus de voix discordantes dans le microcosme politique et tout le monde serait uni pour qu’enfin, le pays se mette à décoller. L’on retrouverait toutes nos valeurs malgaches telles que le « fihavanana », l’entraide et le respect mutuel. La nouvelle, cependant, ne fera son effet que l’espace de quelques heures car viendra le moment où la vérité sera annoncée : « C’était un poisson d’avril ! ». Il sera alors temps de revenir à la dure réalité de notre quotidien.

Patrice RABE

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