L’année tire à sa fin. Dans quelques jours nous allons entamer une nouvelle. Mais auparavant remémorons- nous de cette année, trop longue pour les uns au point que l’on veuille en finir au plus vite, trop courte pour les autres au point qu’on voudrait s’y éterniser. Chacun a ses raisons mais une chose est sûre, que l’on ait hâte de tourner la page ou bien que l’on veuille traîner plus longtemps, les conflits ressurgissent, la situation s’envenime à nouveau. Çà ne s’arrange pas. Les fraudes sont aux élections ce que les mauvaises odeurs sont à la pourriture. Le syndrome de 2002 est de retour sous les yeux des électeurs qui ont accompli leur devoir de vote et également de la communauté internationale qui a financé les élections et son organisation.
La transparence pour apaiser
A Morondava, la majorité de la population crie à la fraude électorale. Elle est descendue dans la rue pour contester des résultats provisoires de la présidentielle et des législatives. D’autres régions risquent de leur emboîter le pas. A Antsirabe des candidats dévoilent preuves à l’appui devant les caméras les fraudes perpétrées à grande échelle au niveau du SRMV local. Leurs partisans se préparent aussi à arpenter les rues afin de réclamer justice. A Antananarivo, les revendications de confrontation des résultats du Dr Jean Louis Robinson, candidat à la présidentielle du parti Avana et de la mouvance Ravalomanana, ne devraient plus être ignorées malgré le constat d’absence de fraudes, le jour d’un scrutin calme, soutenu par les observateurs internationaux. Mais après le départ des « touristes », la Cour Electorale Spéciale (CES) est saisie par de nombreuses requêtes sur diverses fraudes. Le Dr Jean Louis Robinson et ses partisans dénoncent l’existence des fraudes massives. Il aura jusqu’à la fin de cette année pour déposer ses plaintes et les appuyer par des preuves idoines. Marc Ravalomanana a envoyé son avocat sud-africain expert sur les élections pour lui venir en aide. Le candidat espère que la Ceni-T accepte la confrontation des PV et la vérification des N° de série des bulletins de chaque bureau de vote.
Bref, c’est de nouveau la guerre… des nerfs entre les deux principaux camps antagonistes de la crise de 2009. Les résultats provisoires affichés par la Ceni-T donnent depuis le début Hery Rajaonarimampianina gagnant. Ceux reçus au QG de la mouvance Ravalomanana et du Avana contredisent ces résultats. Le Dr Jean Louis Robinson n’a jamais cessé pour lui d’être vainqueur. Qui dit vrai, qui dit faux ? Les électeurs et partant, la population risquent de ne plus savoir sur quel pied danser. Les suspicions s’amplifient. Les descentes dans la rue sont à craindre. De même un résultat officiel entaché de fraudes. Les symptômes de 2002 sont de nouveau perceptibles. Vivement la confrontation pour que la transparence règne et apporte l’apaisement pour la proclamation des résultats de la présidentielle et des législatives !
Zo Rakotoseheno