« La Russie n’est pas un tigre de papier. La Russie est plutôt un ours et les ours de papier n’existent pas. » La réponse de Dimitri Peskov à la sortie du président Donald Trump à la tribune de l’ONU est sans ambiguïté, mais cela signifie-t-il que la rupture est consommée avec le locataire de la Maison blanche. Mais de nombreux observateurs préfèrent rester prudents et modérer leur appréciation au vu de l’attitude changeante de ce dernier. Les propos qu’il a tenus ont été particulièrement durs et peuvent s’expliquer après les déconvenues qu’il a enregistrées depuis sa rencontre avec Vladimir Poutine en Alaska.
La volteface de Trump vis-à-vis de la Russie
Aujourd’hui, la complicité que les deux présidents avaient montrée lors de leur sommet à Anchorage en Alaska ne semblent plus de mise. Donald Trump a plusieurs fois manifesté sa frustration vis-à-vis de l’attitude de son homologue russe. Il avait même dit que « Vladimir Poutine l’avait laissé tomber ». Une partie de son discours à la tribune de l’ONU a été consacrée à ses relations avec la Russie. Il a montré sa rancœur à son égard sur son réseau social Truth. « Poutine et la Russie ont un gros problème économique », a-t-il martelé. Ce à quoi Moscou a répliqué que la Russie conserve sa stabilité économique, mais fait face à des tensions et des problèmes dans différents secteurs de l’économie. Il est décidé à continuer son offensive en Ukraine. Le président américain, cependant, envisage une victoire ukrainienne. Le pays de Vladimir Poutine serait, dit-il, en position de se battre et de reconquérir tout le territoire qui avait été pris par les Russes. Il a fait l’éloge du dirigeant ukrainien et il a raillé la Russie qu’il a qualifié de « tigre de papier », « se battant sans but depuis trois ans et demi dans une guerre qu’une véritable puissance militaire aurait dû gagner en moins d’une semaine ». Les termes utilisés ont surpris les membres de l’auguste assemblée qui ne s’y attendaient pas, mais beaucoup d’entre eux ont préféré rester prudents sur leur véritable portée.
Patrice RABE



Ah, la langue de lONU, où lon mesure la rupture par la qualité des insultes sur les réseaux sociaux ! M. Trump, qui se sentait laissé tomber par M. Poutine, a su répliquer avec dune rancœur économique et dune volte-face politique telle quon ne lattendait pas. Tigre de papier, guerre qui aurait dû durer moins dune semaine ! Quelle rhétorique ! On comprend la surprise des membres de lassemblée, mais surtout la prudence de Moscou face à tant de verbiage. Cest un peu comme si lon reprochait à un chien de ne pas avoir fait un chien de garde après lavoir hué pour avoir fait sa toilette sur le canapé. La diplomatie américaine, au moins, est transparente !
Cest vrai quil est difficile de savoir ce que lon doit penser de ces derniers échanges entre les États-Unis et la Russie. Dun côté, les paroles de Trump sont claires et dures, surtout après ce quil a vécu avec Poutine. Mais de lautre, il faut peut-être être prudent. Trump change souvent davis, et on ne sait pas vraiment si ces critiques sont réelles ou juste pour faire parler de lui. Ce qui compte, cest ce qui se passera vraiment après, surtout en Ukraine. On aimerait bien savoir si ces mots seront suivis dactions concrètes, ou si ce sera encore une fois de la politique de la blague.watermark ai