Bien qu’il s’agisse d’une affaire purement française, la conduite d’Alexandre
Benalla, ce proche collaborateur du président Emmanuel Macron, met en exergue le rôle de cette garde rapprochée intouchable. La tempête politique qu’elle a soulevée est un exemple que tous les chefs d’Etat doivent méditer. On se plaît à penser à ce qui pourrait arriver chez nous si tous les scandales éclaboussant l’entourage de notre président étaient montés en épingle comme cela.
L’affaire Benalla : Un exemple à méditer
La brutalité dont a fait preuve Alexandre Benalla lors de la manifestation du 1er mai est condamnable. Tout le monde en convient. La vidéo qui a été diffusée sur internet a été vue par l’Elysée, et la sanction est tout de suite tombée : une mise à pied de ce proche d’Emmanuel Macron. On aurait pu en rester là si la presse ne s’était emparée de l’affaire. Les médias en ont tous fait une affaire emblématique, faisant enfler une polémique à laquelle ont pris les hommes politiques de droite et de gauche. Les révélations se sont succédé sur celui qui jouissait d’une totale confiance du chef de l’Etat. Le projecteur s’est braqué sur l’entourage de ce dernier et le fait qu’on ait vu cet homme toujours à ses côtés alors qu’il avait encouru une sanction disciplinaire n’a fait qu’aviver la polémique. La mise en examen de Benalla ne l’a pas éteinte. Elle a même gagné l’assemblée. La constitution d’une commission d’enquête parlementaire est une étape qui donne à l’affaire un relief encore plus important. La remise des bandes vidéo à Benalla par des fonctionnaires gradés de la police a encore aggravé le cas de ce dernier. Aujourd’hui, c’est le statut particulier de cet homme qui scandalise l’opinion. Pour le moment, le chef de l’Etat garde le silence, affirmant qu’il faut laisser les procédures se dérouler. Il estime ne pas avoir à intervenir dans cette affaire. Jusqu’à quand pourra-t-il se taire ? L’éclatement de cette affaire nous amène à faire un parallèle avec ce qui se passe chez nous. Combien de scandales de ce genre ont été dénoncés par la presse et ont été vite enterrés ? Les malversations qui ont été faites à tous les échelons de l’Etat n’ont été suivies d’aucune sanction. On se prend à espérer qu’il n’y aura plus de culture de l’impunité lors de l’installation du prochain régime.
Patrice RABE