L’affaire « Houcine Arfat » commence sérieusement à éclabousser le régime malgache car les révélations de cet homme se disant chargé de la sécurité du président de la République incriminent directement de hautes personnalités de l’Etat malgache. Tous les internautes ont pu écouter l’interview que ce dernier a faite au quotidien Le Parisien et à la station RTL. Pour le moment, ceux qui sont nommément cités observent un mutisme prudent et on a appris qu’un communiqué serait diffusé ce jour pour éclairer l’opinion.
L’affaire « Houcine Arfat » ; une sérieuse épine dans le pied du régime
L’évasion d’Houcine Arfat des geôles malgaches est plus que rocambolesques. Les accusations d’usurpation d’identité et de kidnapping le sont tout autant. Son arrestation et son incarcération à Tsiafahy après une condamnation par la justice malgache auraient pu n’être qu’un de ces banals faits divers qui sont le lot des quotidiens de la capitale. Mais la manière dont il s’est échappé n’est pas banale. Les complicités dont il a bénéficié montrent qu’il disposait de solides appuis. Même si l’avis de recherche a été lancé après son évasion, cela n’a évidemment pas empêché sa fuite en pirogue vers Mayotte et son départ vers la France. L’homme a tout de suite contacté les journalistes lors de son arrivée sur le territoire français. Il a fait des révélations aux médias français, accusant nommément des personnes de l’entourage du président Hery Rajaonarimampianina. Le communiqué du ministère de la Justice malgache demandant l’application des accords judiciaires entre les deux pays n’a finalement rien apporté puisque la France n’extrade pas ses nationaux. Houcine Arfat ne semblait pas vouloir en rester là puisqu’il a donc continué ses révélations hier. Il a révélé le montant des sommes qu’il a dû payer pour pouvoir partir. Certaines télévisons de la capitale ont diffusé cette interview. Il n’entend pas en rester là et affirme vouloir continuer ses révélations. Nul ne sait quelle est la part de manipulation dans ces interventions. Il a rappelé la proximité de l’élection présidentielle, mais il jure ses grands dieux qu’il veut qu’on lui rende justice. Le feuilleton va certainement continuer et l’ombre de cette affaire va planer sur la prochaine campagne présidentielle.
Patrice RABE