
Le député élu à Antalaha est pour la énième fois victime d’un acte de harcèlement.
Hier à 13h53 minutes à Antalaha, un gendarme nouvellement affecté dans la région a effectué au niveau d’Ambinany un contrôle sur une voiture conduite par la fille aînée du député Laisoa Jean Pierre dit Jaovato. Après ce contrôle, il a été établi que les papiers de ladite voiture étaient en règle. Aucune irrégularité n’a été constatée. Ce qui n’a pas empêché le gendarme qui a effectué le contrôle de se rendre au domicile du député Jaovato, au Lot NI-21 Ambondrona Antalaha, dans l’intention de retirer coûte que coûte les papiers de la voiture. « J’ai dit à ma fille de lui faire faire une décharge pour ce retrait, mais le gendarme a refusé de le faire. Finalement, j’ai accepté. D’après mes informations, c’est le commandant de la compagnie de la Gendarmerie d’Antalaha qui a ordonné ce contrôle. », a déclaré hier le député Jaovato. Avant de rajouter : « J’ai immédiatement appelé au téléphoné le commandant du groupement de la Gendarmerie de Sambava qui a pu se rendre sur place 15 minutes seulement après le fait. Après cette descente, le gendarme en charge du contrôle était revenu à mon domicile pour remettre les papiers à ma fille. Il a exigé une décharge, mais j’ai dit non. Pourquoi a-t-il refusé de faire une décharge au moment du retrait des papiers ? Pourquoi l’exigeait-il pour la décharge ? »
Compte bloqué. Deux semaines avant ce retrait de papiers, plus précisément le 22 mai 2017, le compte bancaire du député d’Antalaha a été bloqué. C’est suivant la Réquisition 19-CPAC/PJ/PN 17 du 22/05/2017 du commissaire de police près la chaîne pénale économique et anti-corruption. Cette Réquisition a pour objet le blocage du compte n° 0005 00014 55 77 660 100 63 au nom de l’Etablissement Laisoa. « En même temps, le blocage du compte bancaire de ma femme a été ordonné. Trop, c’est trop. », a déploré le député Laisoa Jean Pierre. Ce dernier de raconter ce qui s’ est passé : « Le 22 mai 2017, j’ai mené des négociations avec le DG et le SG du ministère du Commerce en vue de l’importation de riz en provenance de l’Inde. Les négociations ont été bouclées l’après-midi. Mon action s’inscrivait dans le cadre de la lutte contre la flambée des prix du riz dans la région de SAVA. Je voulais vendre mon riz au prix de revient. Une banque a accepté de coopérer pour cette importation. Soudainement dans l’après-midi de ce 22 mai, on m’a annoncé que mon compte bancaire est bloqué. Là où je me pose la question : Suis-je l’ennemi du régime en place ? »
« Ami ou ennemi ». Le député Jaovato n’a pas caché ses frustrations hier vis-à-vis de ce qui lui arrive. « Arrêtez de me harceler. Ne me forcez pas à révéler quelque chose que je ne veux pas révéler. », a-t-il prévenu. Avant d’enfoncer le clou : « Quant au comportement du commandant du groupement de la Gendarmerie de Sambava, je suis d’accord avec le député Vonjy qui a réclamé son remplacement lors de la rencontre entre les députés et le gouvernement. » Le député d’Antalaha ne s’arrête pas là. Il va jusqu’à interpeller les dirigeants actuels, en particulier le président de la République : « Dites-moi bien, suis-je votre ennemi ou votre ami ? Est-ce que vous êtes en train de me faire subir ce qui était arrivé à Bekasy et Claudine ? Je tiens à rappeler au président de la République que s’il a été élu à sa place, c’était grâce aux électeurs de 17 régions de Madagascar. » Visiblement, Jaovato n’est pas prêt de céder aux harcèlements dont lui et sa famille font l’objet depuis un certain temps.
Recueillis par R. Eugène