L’agence AFP (Agence France Presse) dernièrement, fait état de caravane humaine essentiellement des Honduriens, mais aussi de salvadoriens en marche en direction des Etats-Unis en traversant le Guatemala puis le Mexique. Fait assez singulier, ils sont près de 7.000 actuellement mus comme un seul homme et une seule détermination, rejoindre le pays de l’Oncle Sam coûte que coûte. Ils ont quitté leur pays en proie à l’instabilité politique, la violence criminelle et la misère. Leur marche a commencé le 13 Octobre dernier, à braver les barrages frontaliers et sont maintenant aux dernières nouvelles à 3.000 km frontières américaines. Face à cette situation, Le président Donald Trump a d’abord, menacé de couper les aides financières (énormes, selon lui) accordées aux pays d’Amérique Centrale qui ne bloquent pas le passage de ces migrants, puis a envoyé des militaires aux frontières mexicaines prêts à refouler cette « invasion ». Manipulés peut-être, encouragés sûrement par les populations lors de leurs passages, ces « voyageurs organisés » d’un nouveau genre vont-ils oser défier la première puissance militaire mondiale et si pour leur bonheur, même 500 ou 1.000 arrivaient à leurs fins, ce serait un précédent car d’autres vagues humaines déferleraient par la suite dans plusieurs destinations de migrations.
La vue de ce cortège me fait venir à l’esprit un dessin vu quelque part dans lequel, un garçon joue de la flûte et dont l’air attire d’innombrables rats sortant des vagues. Les migrations clandestines ressemblent à ces rats, elles sont inexorables et les murs érigés çà et là, et les troupes massées aux frontières n’y feront rien. Tant que les sirènes virtuelles comme la télévision et l’internet répandent l’opulence à des populations dénuées de tout et pourtant si proches virtuellement des vagues humaines se formeront et se transformeront en tsunamis qui ravageront tout sur leurs passages. Adam Smith, économiste anglais au XVIIIe siècle disait, « Laissez faire les hommes, laissez passer les marchandises », cet apôtre du capitalisme, fondement de la mondialisation a omis volontairement de dire « Laissez passer les hommes », car il savait déjà que « La richesse des Nations » (titre de son œuvre) n’est pas intarissable et « bien peu seront invités à la table du festin », a rajouté plus tard un certain Malthus. Enfin le chapeau (tyrolien ou allemand ) de ce joueur de flûte ressemble à la coiffure de D. Trump.
M.Ranarivao