« La vie parisienne » interprétée 2 fois à l’IFM, samedi et dimanche, par l’Ensemble Laka, a rencontré un vrai succès. Vivement les autres pièces !
15h et des poussières à l’IFM. Le public garnit peu à peu les sièges. Eteindre le téléphone, s’asseoir et se taire. Les musiciens font leur entrée et saluent le public. Des musiciens classiques qui jouent à la note près les œuvres de Jacques Offenbach, réadaptées par le Laka Ensemble. Et la salle s’assombrit. Le rideau s’ouvre et laisse place aux comédiens. On est à la gare. Les personnages qui réveillent Paris se mettent à chanter. De l’opérette, des performances vocales sans micro, personne ne fait fausse note. Quand Raoul de Gardefeu fait son entrée sur scène, avec ses premières répliques, de petits rires se font entendre dans la salle, très timidement. Et le premier acte se met en place. L’arrivée du baron et de la baronne de Gondremark se fait attendre, mais la belle en valait bien la peine. Les comédiens sortent leurs répliques, chantent et donnent vie aux personnages. Les trois autres actes se suivent et ne se ressemblent pas.
Hilarant. D’un acte à l’autre, l’histoire transporte le public vers un autre monde : à Paris, ville de libertinage, de fête et d’excès. C’est ce que dépeint cette pièce. Les femmes du monde sont belles, les domestiques sont fidèles et loyaux, les aristocrates s’amusent… reflet d’un Paris d’un autre siècle, qui fait rêver. Le spectacle est d’autant plus amusant lorsque dans l’adaptation, certaines répliques sont remises au goût du jour, placement produit à l’appui ! Du coup, les « Tu me saoules Raoul » et les courriers « DHL » font de l’effet. Sans oublier le nom des domestiques qui se déguisent en artisto, le temps d’une soirée. Comtesse de Sévigné, Marquise de Pépite d’Or II… hilarant. Et puis, un Bobinet, interprété par Antsa Ramaroson, qui se déguise en amiral, mais qui ne rentre pas dans son costume ! aucune parallèle avec la situation locale, on joue le jeu et on se laisse prendre !
Des spectacles où les performances musicales classiques de surcroit sont effectuées en live, devant le public, un décor en quatre actes où les accessoires sont plus vrais que réels, avec en toile de fond des tableaux peints par des artistes, des personnages qui ne lésinent pas sur les moyens pour enfiler des costumes d’époque, avec plusieurs variantes… on en voit de moins en moins. Au détriment des artistes qui ne parient que sur leur notoriété pour faire du public, et qui ne se soucient plus, ni de la qualité de l’écriture, ni de la scénographie.
Comme le cercle des poètes disparus, ce genre de spectacles se fait de plus en plus rares.
Anjara Rasoanaivo
