Lalaina Razafitombo fait partie de ces femmes déterminées à réussir dans l’entrepreneuriat. Diplôme en gestion en poche, elle décide avec son mari, de s’installer dans la région Atsimo Andrefana dont le potentiel, selon elle, est appelé à être mieux exploité.
Plus exactement à Toliara où elle débute, il y a une vingtaine d’années dans le secteur de l’informatique. Et elle ne le regrettera pas puisque malgré les difficultés, son aventure entrepreneuriale dans la cité du Soleil lui permettra plus tard de créer trois autres entreprises dont le développement s’est fait au fur et à mesure.

Audace
Les clés de la réussite. Lalaina Razafitombo qui dirige l’antenne locale du groupement Entreprendre au Féminin de l’Océan Indien (EFOI), n’hésite pas à les partager avec ceux qui veulent opérer. Plus particulièrement aux femmes entrepreneures. Il faut avant tout, déclare-t-elle, « avoir une bonne dose d’audace en osant entreprendre malgré les éventuelles difficultés ». Le reste, ajoute-t-elle, se fait progressivement à condition que le promoteur soit capable de trouver les moyens financiers et matériels nécessaires pour développer son entreprise. « Il faut également savoir s´entourer de collaborateurs ayant les mêmes visions pour le développement, animés d’une détermination à parvenir à l’atteinte des objectifs fixés dans un marché préalablement bien étudié ».
Manque de communication
Pour elle, en effet, l’étude du marché est essentielle surtout dans une région comme l’Atsimo Andrefana où les informations sur les opportunités d’affaires ne circulent pas dans les conditions normales. Ce manque de communication sur les opportunités d’affaires est parfois doublé d’une certaine forme de ségrégation à connotation culturelle. « Quand j’avais parlé de mon projet d’opérer dans l’informatique, certains de mes interlocuteurs n’y croyaient tout simplement pas parce que je suis une femme », raconte Lalaina Razafitombo dont la détermination a fini par payer puisque ses nombreuses initiatives lui ont permis de porter à cinq le nombre d’entreprises qu’elle dirige avec son mari. Sincro pour l’informatique – Bakao Services, une agence de recrutement, de placement et d’événementiel, un salon d’esthétique et de coiffure – un distributeur cashpoint en partenariat avec Airtel Madagascar et enfin une entreprise spécialisée dans l’import-export.
Potentialité
La réussite de Lalaina Razafitombo prouve en tout cas que malgré les nombreux blocages, Toliara dispose d’une potentialité qui n’attend qu’à être exploitée. Raison pour laquelle, d’ailleurs, elle s’est impliquée avec EFOI dans le développement de l’entrepreneuriat au féminin pour la région Atsimo Andrefana où ce groupement compte actuellement 24 membres opérant dans des secteurs diversifiés comme l’artisanat, l’enseignement, l’hôtellerie, le commerce, l’agriculture et l’élevage. « À travers ses initiatives, EFOI collabore pour la lutte contre le chômage à Toliara », se réjouit Lalaina Razafitombo qui croit en un développement de la région Atsimo Andrefana où la donne pourrait changer si l’Etat aide à la facilitation de la création d’entreprises notamment dans le secteur de la petite mine et de la grande mine. Des entreprises qui, non seulement vont créer des emplois pour les jeunes mais qui deviendront clients des PME locales.
R.Edmond.