
« Ne séparez pas ceux qui sont unis par Dieu. » Lalao Ravalomanana a utilisé hier ce verset biblique pour demander le retour à Faravohitra de son mari pour les fêtes de fin d’année et la célébration de l’anniversaire de ce dernier.
Avant d’avoir mis le cap hier sur l’Afrique du Sud, l’ancienne Première Dame est apparue pour la énième fois devant la presse à son domicile à Faravohitra. Larmes aux yeux, Lalao Ravalomanana a lancé un appel à ce qu’elle considère comme des « raiamandreny » de ce pays: « La fête de la nativité est une opportunité pour réaliser la réconciliation nationale. En cette période des fêtes, je demande aux « raiamandreny » de ce pays de permettre à mon mari à fêter son anniversaire (NDLR : 12 décembre) avec sa famille à Faravohitra. » Par ailleurs, Lalao Ravalomanana a réitéré qu’il est préférable de se parler et de travailler ensemble pour la paix et le bien du pays.
51e jour de détention. L’ancienne Première Dame n’a pas manqué de dénoncer les conditions de détention de son mari qui est à son 51e de jour de détention aujourd’hui à l’Amirauté d’Antsiranana. « Ses droits liés à son statut d’ancien chef d’Etat sont complètement ignorés. Il (Marc Ravalomanana) ne peut pas communiquer librement, par téléphone ou par écrit, même avec ses avocats. Sa détention bafoue les lois en vigueur », a-t-elle fustigé. Par contre, Lalao Ravalomanana a certifié : « Il est en bon état de santé. Il est encore en forme. Mais, tel que je le connais, mon mari ne cédera pas à toute tentative de cacher la vérité. » Me Hasina Andriamahadison, l’un des deux avocats malgaches qui défendent l’intérêt de l’ancien exilé d’Afrique du Sud, de marteler hier à Faravohitra : « Jusqu’à présent, la qualification légale de ce qu’on est en train d’infliger à Marc Ravalomanana à Antsiranana n’est pas connue. Assignation à résidence fixe ou résidence surveillée ? »
Deux fois refusés. D’après cet avocat de l’ancien président, l’article 9 de la Constitution est bafoué. Cet article 9 stipule : « Toute personne a droit à la liberté et ne peut faire l’objet d’une arrestation ou d’une détention arbitraire. » Me Hasina Andriamahadison a par ailleurs rappelé quelques faits qui ont déçu les avocats de Marc Ravalomanana : « Nous avons demandé deux fois de rencontrer Marc Ravalomanana, mais on nous a refusés. Par contre, Brian Currin qui est plutôt un négociateur n’a pas eu de problème. Les membres de la Communauté internationale qui ont voulu voir Marc Ravalomanana à l’Amirauté n’ont plus. Est-ce une discrimination à l’endroit des avocats malgaches ? Je tiens à préciser que Marc Ravalomanana est prêt à être jugé par une juridiction compétente.» Pour Me Hasina Andriamahadison qui n’a jamais satisfait aux demandes de journalistes voulant recouper certaines informations sur le cas de l’ancien président, le droit à la défense dont bénéficie Marc Ravalomanana est foulé aux pieds.
R. Eugène