Lalao Ravalomanana est l’élue d’Antananarivo-Renivohitra. Mais depuis qu’elle a pris en main la gestion de la ville, le ramassage des ordures est encore plus irrégulier, l’entretien des routes en mauvais état est pratiquement abandonné, le laisser-aller envahit les trottoirs et l’anarchie gagne la circulation. Antananarivo se dégrade et devient méconnaissable avec la recrudescence de l’insécurité. A ce rythme, les Tananariviens commencent à s’interroger sur l’intérêt de leur choix. Jusqu’à présent, il leur est bien difficile de se convaincre qu’ils gagnent au change.
Lalao, transparente
Les prédécesseurs de Lalao Ravalomanana à la tête de la CUA, ont aussi enregistré de mauvais résultats. Aucun ne s’est distingué nettement pour avoir bien géré la capitale. Bien au contraire, les difficultés reçues en héritage ont pesé sur le dos de celui qui succède. La bonne question serait de remonter à celui qui a instauré l’anarchie dans la gestion de la ville. Ils ont tous leur grande part de responsabilité. On ne citera pas de nom mais une chose est sûre, le clientélisme politique est une des graves origines des problèmes. Maires et PDS en ont fait leur dada pour la contrôler. Au point que la capitale a souffert de son passé. Que d’abus de pouvoir, de laisser-aller, de corruption et des détournements. Des squatters par-ci, des squatters par là. Des passe-droit, par ci, des passe- droits par là. Des dérogations par- ci, des dérogations par- là. Et les réseaux se forment pour l’étrangler davantage en se nourrissant dans les différents échelons de l’administration. Les réformes sont devenues de rudes défis à relever. Seuls les discours se fondant sur le changement de la mentalité et l’arrêt des pratiques mafieuses intéressent les électeurs. Mais après les élections, le naturel revient au galop. Le foncier dans lequel les magouilles dépassent l’entendement figure parmi les dossiers favoris et juteux des tribunaux. Le visage de la capitale prend forcément des rides avec tous ses soucis non réglés. Lalao Ravalomanana est sans aucun doute la chance que la ville a gagnée pour faire table rase et peau neuve. Mais jusqu’à présent, elle semble être impuissante devant les forces hostiles qui veulent que la vie anarchique continue des plus belles au profit d’intérêts particuliers. Mais elle a compris qu’il ne faut rien cacher aux Tananariviens et joue la transparence. Il lui faut continuer ce jeu pour avoir derrière elle l’appuie certain de la population de la ville. Les ordures ne sont pas enlevées pourquoi ? La transparence est un atout dans les responsabilités qui s’imbriquent. Il faut mettre une fin à ce jeu politique qui a trop tendance à trouver un bouc émissaire et à rejeter les fautes. Mais il faut qu’elle agisse. Sans assainissement rapide des mauvaises graines, il n’y aura jamais de bonnes récoltes. Lalao Ravalomanana ne doit pas reculer dans sa volonté de bien faire.
Zo Rakotoseheno