« Ils m’ont ordonné de m’agenouiller par terre. Je n’ai rien pu faire d’autre que de suivre à la lettre leur consigne, sous peine d’être exécutée. » raconte la politicienne Lalatiana Ravololomanana. Vers une heure et demie du matin, hier, dix hommes robustes et armés de sabres et de matraques électriques se sont introduits de force, chez elle à Ambodivoanjo-Ivandry. « Mon chien n’a pas cessé d’aboyer pour me réveiller. Je me suis levée de mon lit et grande fut ma surprise en voyant des gens derrière ma fenêtre. J’ai tout de suite appelé au secours tout en appuyant sur le bouton d’alarme qui à ce moment-là ne fonctionnait plus. Les malfrats l’avaient déjà désactivé. Je suis certaine qu’il s’agit d’une bande organisée » relate-t-elle. Alors que la surnommée dame de fer de la politique avait essayé de se faufiler dans une autre pièce, ses assaillants étaient déjà à l’intérieur et l’en ont empêché. Menacée par un sabre au cou, elle s’est mise à genoux suivant l’ordre des bandits. Ces derniers ont pris son téléviseur, son portefeuille, son ordinateur portable qui contenait des documents très personnels ainsi que sa boîte à bijoux. Pendant ce temps, les bandits ne l’ayant pas su, les gens du voisinage se sont mobilisés à l’extérieur et étaient prêts à intervenir. Les mouvements ont finalement été remarqués par les malfrats qui ont alors décidé de prendre la fuite. La solidarité des gens sur place a fini par porter ses fruits, puisque deux des voleurs ont été appréhendés à leur sortie du domicile de Lalatiana Ravololomanana. « Je me rends compte maintenant que j’ai des voisins exceptionnels. D’habitude, les gens ont peur et ferment à double tour leur porte lorsqu’une attaque se produit. Pour mon cas, les voisins sont sortis pour me secourir. Je leur suis infiniment reconnaissante » explique la victime. Cette dernière écarte la thèse d’un coup bas politique. « Nous savons très bien que l’insécurité prend le dessus à Antananarivo. Moi, comme tant d’autres gens, peux en être la victime » soutient-t-elle. De source policière, cinq personnes sont déjà entre les mains des enquêteurs de cette affaire. Après celle de Lalatiana Ravololomanana, les bandits font certainement partie de la même bande qui a visité deux autres ménages. A Ivandry, Odorante, la couturière officielle de l’équipe nationale du ballon ovale a fait partie des victimes. « Il était un peu moins de deux heures et demie du matin lorsque douze hommes munis de teaser et d’objets tranchants débarquaient chez nous. Probablement des vrais pros en la matière, ils n’ont eu aucune difficulté à pénétrer dans ma maison équipée pourtant de deux portails et de grilles de protection. Après les menaces d’usage, ils ont emporté une moto, un téléviseur à écran plat, deux bagues en argent et un téléphone portable » raconte-t-elle sur le déroulement de l’intrusion. Elle a pu alerter ses voisins d’Ivandry Ambany-Andrefana qui étaient venus à sa rescousse. Situation qui a fait fuir les bandits. La moto et le poste téléviseur ont été abandonnés dans leur fuite. Ces objets étaient certainement trop lourds à porter. Odéstine, elle aussi, est reconnaissante de la solidarité du « fokonolona ». « Sans eux, ces bandits auraient pu nous faire plus de mal et nous délester de tous nos biens » affirme-t-elle. La police de l’UIR était intervenue à temps selon les deux victimes. Tout Ivandry a été ratissé et le résultat est tel que cinq des membres de cette bande sont déjà auditionnés au poste de la police à Tsaralalàna.
D.R
