
Selon le diplomate, la diplomatie malgache est bien plus jeune, mais elle est une réalité. Elle s’est construite avec des hauts et des bas.
L’ambassadeur de Suisse à Madagascar, Philippe Brandt, a dénoncé la montée de la violence dans le monde. C’était lors de la célébration de la fête nationale suisse qui s’est tenue, hier, à l’ambassade de ce pays, sis à Ambohibao. « La violence, sous toutes ses formes sera toujours inacceptable. La Suisse se range donc solidairement aux côtés de toutes les victimes innocentes que ce soit à Madagascar, en France, aux Etats-Unis, en Turquie, en Allemagne, en Irak et partout où le terrorisme frappe aveuglément », a-t-il martelé. Et d’enchaîner que « à l’heure où les populismes de tous les bords politiques conquièrent du terrain, en Europe occidentale, en Suisse et à Madagascar comme ailleurs, à l’heure où une violence aveugle et lâche tend les relations sociales et étatiques, la violence semble de mise car rien n’est jamais acquis ». Ce diplomate pense, par ailleurs, que « la démocratie est un bien précieux, elle ne tombe pas du ciel, elle se construit, elle s’apprend, elle se pratique ». Pour le cas de Madagascar, ce diplomate estime « l’importance d’un dialogue politique inclusif, une société civile forte et la recherche du consensus, aussi difficile soit-elle, sont des conditions sine qua non pour progresser. La Suisse avec ses partenaires et avec tous ces principes à l’esprit, accompagnera Madagascar sur cette route ».
Du chemin à faire. Toujours à propos de la Grande Ile, il a tenu à saluer les efforts qui ont été consentis non seulement par les autorités, mais également par tous les malgaches, pour remettre leur pays sur les rails de la démocratie et du développement. Sans oublier de mentionner une avancée majeure accomplie par le pays, notamment avec l’abolition de la peine de mort. L’ambassadeur a touché mot aussi de grands rendez-vous internationaux à Antananarivo, à savoir l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie en juillet, le Sommet de la COMESA en octobre et celui de la Francophonie fin novembre. Malgré cette avancée, « il reste encore du chemin à faire pour que les malgaches puissent jouir de conditions de vie globalement meilleures », a-t-il soutenu. A cet effet, il a souligné que de nombreux domaines d’action doivent continuer. Le diplomate a cité, entre autres, la lutte contre la corruption et les trafics illicites, à la fin de l’impunité, à la lutte contre l’insécurité, à la garantie des droits fondamentaux tels que la liberté d’expression, la liberté de réunion, et la liberté de la presse, à la préservation d’une biodiversité unique et à la dignité des plus fragiles. Des recommandations qui en disent long.
Dominique R.