Les réseaux électriques d’Antananarivo, Toamasina et Antsirabe seront interconnectés. La deuxième phase du Projet de renforcement et d’interconnexion des réseaux de transport d’énergie électrique à Madagascar (PRIRTEM II) a été lancée hier.
Mettre fin au délestage dans les zones à fortes activités économiques et industrielles. C’est ce que l’Etat et les partenaires de développement comptent réaliser, dans le cadre du projet PRIRTEM. « Lorsque les réseaux sont interconnectés, la production excédentaire dans une zone peut combler le gap d’une autre zone. Ces échanges d’énergie permettront d’éviter les coupures d’électricité. De plus, de nombreux projets de mise en place de centrales de production d’énergies renouvelables sont déjà en vue. La plupart d’entre eux sont déjà signés avec les partenaires techniques et financiers. Toutes ces productions seront raccordées au réseau interconnecté », a expliqué le ministre de l’Energie et des Hydrocarbures, Soloniaina Andriamanampisoa, lors du lancement du PRIRTEM II, hier au Centell Antanimena. D’après la présentation, le projet prévoit un réseau de transport d’électricité qui aura un niveau de tension de 220.000V, avec une capacité de 300MW. Près de 260 pylônes seront implantés. Trois sous-stations seront également construites, notamment à Behenjy pour la zone Tanà Sud-III, à Antanifotsy pour le point de raccordement de Sahofika et à Vinaninkarena pour la zone Antsirabe.
Complémentarité
Pour Madagascar, l’accès à l’énergie pour tous est la deuxième priorité de l’Etat. Une priorité qui coïncide avec deux des High-5 de la BAD (Banque africaine de développement) qui ambitionne également « d’éclairer l’Afrique et l’alimenter en énergie et d’améliorer la qualité de vie des populations en Afrique ». En effet, cette institution financière figure parmi les partenaires du projet, avec la BEI (Banque européen d’investissement), l’Union Européenne, Exim Banque, le FID (Fonds d’intervention pour le développement) et l’Etat Malgache. Selon Mirana Rivo Raharison, coordonnateur du projet PRIRTEM, les travaux pour la première phase du projet commenceront d’ici deux mois. Cette première phase qui concerne le segment Antananarivo-Toamasina prévoit la mise en place d’une ligne de 267 Km, de 700 pylônes et de 4 sous-stations. En ce qui concerne la deuxième phase qui touche la ligne Antananarivo-Antsirabe, le début des travaux se fera en janvier 2024. « Il faut une complémentarité des énergies entre ces zones économiques et industrielles. Mais le projet considère également les besoins de l’électrification rurale, notamment dans les zones traversées par cette ligne de 200kV », a indiqué le coordonateur de projet. En effet, le ministre Solo Andriamanampisoa a affirmé que les négociations sont déjà en cours, avec les partenaires, pour cette électrification des zones isolées.
Impacts
Outre la réduction des coupures d’électricité, le projet permettra d’électrifier 19 villages, selon ses promoteurs. Pour la phase II, ils ont cité les communes de Soanindrariny, Ambohidranandriana, Ambatomena et Ambohimiarivo. En effet, 42.000 habitants des zones traversées par la ligne auront accès à l’électricité. 300 emplois directs seront créés, dont 20% de femmes.
Développement soutenable
Par ailleurs, les productions des centrales hydroélectriques de Sahofika et de Volobe seront raccordées au réseau interconnecté, que le ministre de l’Energie et des Hydrocarbures décrit comme une future autoroute de l’énergie électrique. « Ces projets Sahofika, Volobe – et Ranomafana qui va bientôt apparaître – sont des projets à long terme, qui doivent bénéficier aux générations futures. L’objectif de l’Etat est de mettre en place des structures avantageuses. Volobe est, par exemple, un projet qui va durer au moins un centenaire. Compte tenu de ces enjeux, il faut prendre le temps qu’il faut pour mettre de bonnes bases. Mais ce ne sera plus pour longtemps. Nous allons ensuite accélérer leur réalisation. D’autres projets de mise en place de centrales hydroélectriques et photovoltaïques sont également en vue. L’Etat mise beaucoup sur les énergies renouvelables. Techniquement, il n’y a plus aucun doute que la production d’électricité à Madagascar sera doublée, d’ici 2028 », a déclaré le ministre Solo Andriamanampisoa, aux médias. Pour sa part, Adam Amoumoun, représentant-pays de la BAD a évoqué qu’une troisième phase du projet est envisagée. Bref, la mise en place de l’autoroute de l’énergie électrique est en cours pour Madagascar.
Antsa R.