
Le mouvement Gen Z, les organisations de la société civile, le secteur privé, les différents partis politiques, les influenceurs, les associations et les organisations de producteurs partagent tous une même aspiration : celle d’un changement de système dans le cadre de la refondation de Madagascar.
Des opérateurs œuvrant dans le domaine de l’agri-business et du développement rural ont ainsi lancé un nouveau modèle de développement fondé sur la responsabilité sociétale et la durabilité. « Ce modèle, déjà expérimenté avec succès dans la filière litchi, ambitionne de transformer en profondeur les bases du développement national. En effet, tout développement durable repose avant tout sur les citoyens eux-mêmes, c’est-à-dire sur leur éducation. Cependant, la stabilité sociale et économique ne peut exister sans revenus stables et garantis. C’est pourquoi ce modèle de développement s’appuie sur une politique de filière, garantissant à la fois la compétitivité des produits et le respect des exigences du marché international », expliquent les promoteurs.
Pertes post-récoltes. L’expérimentation menée dans la filière litchi à Foulpointe en est la preuve. Une meilleure organisation de la commercialisation de ce produit phare, qui fait partie de l’identité économique de Madagascar sur la scène internationale, a permis de réduire les pertes liées à la surproduction ou à une offre excédentaire face à une faible demande.
Grâce à ce modèle de développement, une mini-centrale hydraulique d’une puissance de 30 KVA sera installée dans la commune rurale de Foulpointe afin de fournir une énergie locale et propre. Ce projet permettra d’alimenter un séchoir électrique exploité par la coopérative Taratra, destiné à transformer et conserver les fruits invendus sur les marchés national et international.
En effet, près de 10 % de la production de litchi n’est pas récoltée, les planteurs ne parvenant pas à couvrir les coûts de manutention. Une autre partie de la récolte est souvent vendue à perte. Ce projet sera mis en œuvre avant l’ouverture de la campagne de collecte de litchi afin de réduire les pertes post-récolte.
Industrialisation rurale
Dans la foulée, cette mini-centrale hydraulique permettra non seulement à la population de deux fokontany de la commune de Foulpointe d’accéder à l’électricité, mais aussi de faire fonctionner des congélateurs destinés à la conservation des poissons. Les communautés de pêcheurs se plaignent en effet de devoir brader leurs captures en fin d’après-midi faute d’acheteurs : le prix du poisson chute alors à 2 000 Ar/kg, contre 8 000 Ar/kg dans la journée. Il leur arrive même de jeter une centaine de kilos de poissons invendus.
Ce n’est pas tout : une décortiquerie a également été mise en place grâce à l’installation de cette mini-centrale. Les balles de riz y seront utilisées comme combustible écologique, une alternative au bois de chauffe et au charbon, contribuant ainsi à limiter la déforestation. L’objectif est d’améliorer les revenus des communautés de cette collectivité territoriale décentralisée, tout en promouvant une industrialisation rurale. En contrepartie, les producteurs de litchi bénéficiaires de ces projets devront respecter les standards de qualité (calibre supérieur à 30 mm) et préserver la réserve naturelle d’Analalava. Ces produits seront prochainement commercialisés sous appellation d’origine contrôlée (AOC), valorisant ainsi l’image et la réputation de Foulpointe sur les marchés local et international.
Prévenir les crises. Toujours dans le cadre de cette refondation, le modèle de développement prévoit également la formation et le suivi à distance des producteurs grâce à la digitalisation de l’agriculture via l’application « HolyAppli », afin de répondre aux normes et exigences internationales. Des consultations médicales à distance sont également proposées pour améliorer la santé des producteurs et de leurs familles. L’expérience réussie de Foulpointe sera bientôt dupliquée dans d’autres régions du pays à travers l’association HFKF, qui regroupe diverses organisations culturelles et communautaires.
Ce modèle de développement est initié par le groupe Faly Export, en partenariat avec les sociétés SCRIMAD et SCIM. Leur vision : bâtir un développement réel, inclusif et durable, réduire le coût de la vie par la mutualisation des ressources et prévenir les crises futures.
Navalona R.






Une démarche à suivre
Cela fait plusieurs années que je parle de ça à mes amis, de transformer les produits fini afin de reduire les pertes.