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lundi, novembre 3, 2025
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Langue française : Un outil d’exclusion ?

Tombé au cœur du XVIe Sommet de la Francophonie, le débat d’idées organisé par la Fondation Friedrich Ebert Stiftung et les YLTPiens a été axé sur les impacts de l’utilisation de la langue française sur le socio-politique et le culturel.

« La langue française à Madagascar : ouverture sur le monde ou outil d’exclusion socio-politique et culturel ? ». Tel a été le thème autour duquel le « Donakafon’ny Tanora » (DATA) organisé par les YLTPiens – les jeunes bénéficiant du « Youth Leadership Training Program » au sein de la fondation Friedrich Ebert Stiftung (FES) – a été axé. Sur la base de statistiques fournies par l’Académie Malgache et le SeFaFi qui enseignent le taux de la population malgache maitrisant le français (6%), le débat était une occasion de remettre sur le tapis l’opportunité de cette langue à Madagascar, surtout dans un pays qui recèle un taux d’alphabétisation sensiblement faible et qui, pourtant, érige le français, en deuxième langue officielle.

Procédures. Un point rassemble tous les intervenants dont Elia Ravelomanantsoa, ancienne ministre de la Culture, Hemerson Andrianetrazafy, historien et artiste plasticien et Ralison Andriamandranto, coordonnateur de l’Observatoire de la Vie Publique (SeFaFi). D’après eux, l’ouverture au monde est irréversible, mais la langue française s’avère être un outil d’exclusion. Pour Elia Ravelomanantsoa, « c’est le système éducatif français que l’on a mis en place depuis toujours qu’est le premier facteur de cette exclusion ». Hemerson Andrianetrazafy, quant à lui, déplore l’inculcation brute du français à travers la colonisation. « L’Histoire nous démontre que la langue française, par le biais de la colonisation, est devenue une langue de commandement ». Et lui de renforcer que « c’est un facteur puissant qui creuse le fossé entre les gouvernants et les gouvernés ». Justement, sur ce dernier point, Ralison Andriamandranto du SeFaFi a réitéré que le taux d’alphabétisation très faible impacte sur la démocratie en général et sur la démocratie représentative en particulier. « L’ouverture à l’extérieur nous oblige à utiliser et à maîtriser d’autres langues telles que l’anglais, l’allemand, ou le chinois, mais cela ne veut pas dire que nous sommes obligés de mettre le malgache au bas de la liste », a-t-il enchaîné. Les textes de lois qui, pour la plupart sont rédigés en français, les diverses procédures bureaucratiques, les décisions prises, ou encore le système éducatif français précité sont entre autres les principaux freins qui empêchent « la majorité malgachophone en situation précaire » de se mettre sur un pied d’égalité que les 6% maîtrisant le français. Notons que des personnalités étatiques à l’instar de quelques sénateurs, des étudiants, des journalistes, des personnalités ayant occupé des fonctions officielles auparavant, ont assisté à ce Data.

Aina Bovel

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