C’est une tendance pessimiste qui se dessine sur le plan économique et il ne faut pas se leurrer car le pays est en train de s’enfoncer dans la récession. La pression inflationniste va augmenter et la population va voir ses conditions de vie se détériorer plus vite encore. Dans ces circonstances, c’est vers les dirigeants que les yeux de tous se tournent. Mais on s’aperçoit que leur capacité à trouver des solutions est limitée et qu’il faut compter sur ses propres ressources qui sont pourtant limitées pour arriver à s’en sortir.
L’appel de détresse de la population
Les Malgaches ressentent dans leur vie quotidienne ce qu’est la notion de privation. Le rythme de vie des plus pauvres n’a pas changé. Ils ont l’habitude de « chercher leur pitance d’hier aujourd’hui » comme ils le disent familièrement, mais la ration qu’ils consomment a nettement diminué. Mais ils commencent à être rejoints dans leur quête par les membres des couches les plus favorisées dont les revenus ne suffisent plus à couvrir leurs besoins. De nombreux salariés voient leur rentrée d’argent mensuel fondre comme neige au soleil lorsqu’ils répartissent leur argent pour payer toutes les dettes qu’ils ont contractées. C’est le désespoir qui les gagne quand ils ont tout dépensé. Les aides sociales qui avaient été distribuées durant l’épidémie de Covid-19 ne semblent pas être renouvelées. L’État ne semble pas se départir d’une attitude qui peut se comparer à de l’indifférence même si ses représentants répètent qu’ils cherchent tous les moyens pour amoindrir les effets de la crise sur la population. On sait que les problèmes qu’il faut résoudre sont particulièrement complexes, mais les citoyens n’en ont cure et ils savent ce qu’ils ressentent dans leur vie quotidienne. La réaction des usagers de la JIRAMA à Itaosy après les longues heures de délestage est symptomatique. C’est un appel de détresse qu’ils lui adressent car ils sont en train de s’enfoncer dans la misère.
Patrice RABE