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vendredi, mai 9, 2025
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Histoire : L’armée britannique à Diego-Suarez en 1942

L’opération Ironclad du 5 au 7 mai 1942 qui s’est déroulée dans la baie de Courrier de Diego-Suarez démontre que Madagascar était une mini-scène du second conflit mondial. Pourtant, cet épisode est rarement mentionné dans les livres scolaires.

22 Juin 1940, la France exsangue signe la convention d’armistice et est occupée par les Allemands. Dès lors, le maréchal français Philippe Pétain est à la tête du régime de Vichy. Effectivement, cela a des répercussions sur certaines colonies, notamment sur la Grande île. Ayant des relations avec l’armée britannique, Marcel de Coppet, gouverneur général de l’époque a été destitué de ses fonctions. En décembre 1940, le général Armand Léon Annet prend le contrôle. Contrairement à son prédécesseur, il instaure une politique hostile envers les Anglais.

La position stratégique de Madagascar, et plus particulièrement celle de Diego-Suarez, est un atout autant pour les Vichystes que les alliés. Base militaire française depuis 1885, la baie de la grande ville septentrionale joue une importance capitale, surtout en période de guerre car maîtriser la zone du sud-ouest de l’Océan Indien est un avantage. Au contrôle des Vichystes, s’ajoute également la menace japonaise. L’armée nippone, après avoir occupé Ceylan (actuel Sri Lanka) continue son périple dans l’intention d’envahir la Grande île. De peur que l’Axe (Japon-Allemagne) quadrille le périmètre, l’armée britannique composée d’Anglais, Sud Africains, Kenyans mène une expédition. « Vers 5 h du matin, les marins à Diego Suarez sont réveillés brutalement par des explosions de bombes et de torpilles. Des avions torpilleurs Swordfish et Fairey Albacore lancent une attaque contre les bâtiments dans la rade. Simultanément, les Sea Hurricane IB du 880th Squadron ont décollé du pont du porte-avions Indomitable. Avec comme leader le Lieutenant R.J. Cork, ils mènent un raid contre le camp d’aviation Arrachart, au sud d’Antsiranana », écrit le capitaine aviateur français Jean Assolant dans son mémoire. Le pilote a disparu en mission au large de Madagascar… Après plus de 2 ans et 5 mois d’occupation, les dirigeants pro-Pétain de Madagascar capitulent. Le 8 novembre 1942, un armistice a été signé à Ambalavao, la ville devenue la capitale pendant le règne des Vichystes à Madagascar.

Les difficultés du temps d’Armand Annet

Dire que la vie était plus dure que celle de l’époque précédente serait exagéré. Les malgaches, les « indigènes », en particulier, n’ont jamais connu la vie en rose durant la colonisation. La circonstance dépend de la conjoncture politique et économique de la métropole. Lorsque la Grande île tombe entre les mains des adeptes du « Travail, Famille, Patrie», (la devise de Philippe Pétain), les autochtones vivent en autarcie. Frustrés par la pression venant de l’hexagone, l’administration sème la terreur. Par ailleurs, deux opinions se répandent. Les convaincus des alliés et les admirateurs de Pétain. Par conséquent, la tension se fait sentir dans le pays. Les archives révèlent même la circulation des tracts. Deux années obscures pour les uns, phase de transitoire pour certains, les 30 mois d’Armand Léon Annet justifient la difficulté de « la mère patrie » au cours de la première partie de la Deuxième Guerre mondiale.

Héritage. L’occupation britannique dans la grande ville du Nord a marqué l’histoire locale. « Laklen’anglais », la clé des anglais, par exemple, fait penser à l’anecdote suivante : « lors de la bataille, le marché bazary be fut fermé. Une fois la guerre finie. Les anglais ont ouvert le marché pour que la population puisse faire ses provisions. En voyant cela, certains ont été sidérés et se sont demandé comment ces hommes avaient pu récupéré la clé du Bazary Be alors que les Français la détenaient ». En effet, le débarquement de l’armée britannique composée de Zoulous et de Kenyans servait de repère historique pour les anciens. Ils appellent cela Diego du temps des Goudoumony. La salutation des militaires africains anglophones est « good morning ». Mais, avec leur accent, les habitants entendent goudoumony. De ce fait, l’époque de goudoumony, c’est tout simplement l’opération Ironclad!

Iss Heridiny

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