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mardi, décembre 16, 2025
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Capital naturel : L’atout maître, encore trop peu valorisé

Une bonne exploitation du capital naturel malgache peut convertir les richesses du pays en croissance inclusive, selon la BAD.

Le capital naturel pèse 30% de la richesse totale de Madagascar. Forêts, biodiversité unique, pêches et aquaculture, ressources énergétiques renouvelables estimées à 7 800 MW : la base productive verte et bleue est là, alors que le pays souffre encore de rareté et de pauvreté. Sur le plan réel, agriculture-foresterie-pêche comptent pour environ 25% du PIB et 75% de l’emploi – une colonne vertébrale socio-économique. Pourtant, la création de valeur reste bridée. Dans les mines, la part dans les exportations dépasse 37% (2023) mais les recettes publiques sont faibles : 70,6 M USD en 2018, à peine 4,6% des recettes fiscales, quand d’autres pays captent davantage. Les redevances minières se situent entre 1 et 2%.  À l’inverse, les aires protégées et la biodiversité génèrent une contribution économique annuelle estimée entre 3,67 et 17,27 milliards USD – un ordre de grandeur qui plaide pour des modèles d’affaires alignés sur la conservation.

Diversification

La Banque africaine de développement (BAD) appelle à une stratégie consistant à sécuriser et certifier les chaînes de valeur (bois, produits forestiers non ligneux, vanille), développer l’économie bleue (pêche artisanale, aquaculture durable), connecter infrastructures et logistique froid aux bassins de production, et faire des territoires de conservation des hubs d’écotourisme et de paiements pour services écosystémiques. Et en complément indispensable, la montée en gamme des compétences locales et l’accès au financement patient, public et privé, pour investir dans la transformation et la traçabilité. Ces priorités s’articulent avec la diversification des marchés via la Zone de libre échange continentale africaine, afin d’amortir les chocs externes. En bref, le pays peut convertir sa richesse naturelle en croissance inclusive si trois conditions sont réunies : gouvernance et régulation capables de capter la rente, infrastructures et énergie compétitives, et mécanismes financiers qui récompensent la durabilité. Le cap est connu, les outils existent – reste à industrialiser cette mise en valeur.

Antsa R.

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