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lundi, mai 12, 2025
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L’auto-lamentation, notre riz quotidien.

Le malgacho-pessimisme ne doit pas être  de mise, mais que voulez-vous ? Par exemple, il y a quelques jours, la Côte d’Ivoire a obtenu un engagement de 15,4 milliards d’euros  des bailleurs de fonds pour financer son Plan National de Développement (PND) pour la période 2016 – 2020 pendant que nous, nous sommes encore au stade des recommandations à suivre pour bénéficier du dixième. Pourquoi  une telle attention ? Si on fait  un peu le parallèle entre les deux pays, ils ont en commun le fait de sortir d’une longue crise dont la sortie  semblait être moins évidente là-bas qu’ici. Madagascar, après les élections et le rétablissement de l’ordre constitutionnel, était tout désigné à aller de l’avant dans la stabilité politique et sociale et par voie de conséquence s’acheminer vers une relance de l’économie. Au lieu de cela, nous pataugeons depuis quinze ans dans le même bourbier. Querelles de politiciens pour des intérêts non avouables, crimes économiques toujours persistantes, insécurité grandissante, bonne gouvernance chancelante semblent être les boulets que l’on traîne sans que l’on ne sache pas comment s’en débarrasser. Voilà qu’un mandat approche à sa fin (2017 sera une année de pré-campagne électorale) avec les mêmes lots de promesses d’un meilleur lendemain comme à ses débuts. Pendant ce temps, la population vit dans un scepticisme insoluble où l’unique issue est de refuser toute initiative venant des autorités si bonne soit-elle. C’est ce  qu’on appelle la déliquescence de l’Etat, le corps social prend de l’eau de partout, ni autorité ni discipline. Au lieu de trouver les « mot-clés » de mobilisation collective  comme on dit.

Les pseudos contre-pouvoirs  usent des ficelles toujours présentes comme « Madagascar est riche, mais le Malgache est  pauvre  parce que les étrangers en accord avec certains compatriotes s’accaparent de tout » Aucun appel à un nouvel élan général, tout est dans le négatif. Il n’y a pas eu le moindre  discours pour  mobiliser la responsabilité de tout un chacun, aucune voix pour dire que ce pays est d’abord l’affaire de tout Malgache, au lieu brosser dans les sens du poil l’ego qui n’a plus de raison d’être du Malgache. L’individu est apathique parce que peut-être « chat échaudé craint l’eau qu’elle soit chaude ou froide…). Et pourtant ce sursaut est peut-être le salut, mais ne pas toujours attendre des gouvernants. Nous n’avons pas un Etat – Providence, mais un Etat – luxueux.

Le Sénégal comme la Côte d’Ivoire font le pari de devenir des pays émergents dans les dix, vingt ans à venir et ils y croient. Nous, nous sommes dans des habits de combattants avec comme seule arme un clairon.

Madame Madeleine Ramaholimiaso  disait, « Pour les Malgaches, décision vaut déjà action terminée », et quand on dit qu’on va au combat c’est comme si on l’avait déjà gagné.

Pour résumer, cessons de nous auto-lamenter sur notre sort. Les phrases de Kennedy doivent être notre prière quotidienne : « Ne demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous. Demandez ce que vous pouvez faire pour votre pays.  »

Mickey Ranarivao

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