Le FFKM peut pousser un grand ouf de soulagement. Les Assises nationales qu’il a organisées pendant cinq jours au CCI Ivato se sont bien passées et redonnent de l’espoir en l’avenir à la population. Les 1830 participants issus des différentes régions du pays se sont quittés dans une ambiance de retrouvailles et de réconciliation nationale. Les vedettes de ces Assises restent évidemment les deux anciens présidents de la République, Didier Ratsiraka et Marc Ravalomanana et le président de la République en exercice Hery Rajaonarimampianina. Les deux grands absents des Assises sont le Pr Zafy Albert et Andry Rajoelina.
L’avenir est au suspense
Les résolutions des Assises nationales ont été remises officiellement par le FFKM au Président de la République. Parmi celles-ci figure la demande de dissolution de toutes les Institutions à l’exception de la présidence de la République. La première Institution incriminée est certainement le FFM (Conseil national de réconciliation) dont le décret d’abrogation des membres a été demandé par Didier Ratsiraka. Ce dernier n’a rien perdu de son éloquence de leader politique aguerri. Il a d’entrée de jeu capté l’attention de l’assistance en insistant sur le report de la clôture du dépôt des candidatures aux prochaines élections communales. De retour chez eux, les participants aux Assises nationales pourront ainsi se présenter. Mais le beau geste de réconciliation est bien sûr sa demande sans ambiguïté au pouvoir d’abroger le décret de placement en résidence fixe de Marc Ravalomanana. Une croix sur le passé. Les événements de 2002 ne permettaient pas encore avant ces Assises d’envisager un dénouement de la sorte. Entre Didier Ratsiraka et Marc Ravalomanana, les relations se sont assainies. Ces Assises ont en outre permis à l’ancien exilé d’Afrique du Sud de réaliser son mea culpa en demandant publiquement pardon au peuple malgache pour ce qu’il aurait pu faire. Il croit en la réconciliation nationale et estime que le moment est venu d’apporter sa brique dans le renforcement de l’industrie nationale avec l’ouverture de Tiko. Il a aussi insisté sur l’abrogation du décret qui le place à résidence fixe pour gagner un statut de citoyen libre de ses mouvements. La force exécutoire demeure le président de la République Hery Rajaonarimampianina. Ces Assises ont renforcé sa légitimité au pouvoir. Sans sa présence et sa foi en la réconciliation nationale, ces Assises n’auraient pas obtenu du succès. La suite dépend en grande partie de l’Exécutif qu’il préside. Acceptera-t-il d’abroger les décrets, sur les membres du FFM, sur le cas Ravalomanana ? Dissoudra –t-il d’autres Institutions ? Des députés de l’Assemblée nationale font déjà une levée de boucliers en ce qui les concerne. Quid de l’Assemblée constituante proposée, de la CENI-T. Même si les Assises constituent un grand pas en avant, l’avenir relève encore du domaine du suspense.
Zo Rakotoseheno