Fin du suspense pour les candidats au baccalauréat à Antananarivo. Un peu plus de la moitié d’entre eux ont décroché ce sésame qui ouvre les portes des universités avec un taux de réussite de 50,77% pour Antananarivo. Autrement dit 49,23% ne sont pas parvenus à devenir bacheliers. Au niveau national, on risque de voir ce pourcentage des recalés augmenter si l’on en juge par les taux de réussite affichés par certaines autres provinces dont les résultats ont déjà été publiés depuis la semaine dernière.
Le bac en poche. Ou pas !
Chaque année, ou presque, le taux de réussite au baccalauréat atteint rarement les 60% à Madagascar. 51,83 % à Antananarivo en 2019 et 52,49% au niveau national. Quelques comparaisons avec d’autres pays sur les réussites au bac, nous permettront cependant de nous situer. Selon les pays, les taux de réussite dépassent les 90%, ou à l’opposé, affichent bien moins. Au Cameroun, à titre d’exemple, les résultats au niveau national affichent 47,22% au bac 2020 contre 60,50% en 2019. Au Burkina Faso, on parle de 39,35% en 2020. A Maurice, le taux de réussite au bac (baccalauréat français) est de 95% en 2020. En France, après rattrapage, le taux de réussite au bac 2020 dépasse les 95%. A chacun d’en tirer ses conclusions.
Pour en revenir aux réalités locales où plus de la moitié des candidats n’ont pas décroché le bac cette année, deux options s’offrent à eux : retourner au lycée et repasser cet examen en 2021, ou alors, décrocher du système scolaire et se tourner vers d’autres voies. Certains tenteront d’intégrer le marché du travail, sans qualifications, et verseront facilement dans l’informel, avec plus ou moins de chance de… réussite. La grande majorité d’entre eux ne gagneront pas leur vie de manière décente et vivront d’un travail – s’ils parviennent à en trouver un – sous payé et dans des conditions plus que mauvaises. A moins qu’ils optent pour le mauvais choix de la délinquance, voire de la criminalité. Certains, en revanche, bien que très peu, parviendront à se passer du bac pour réussir à se frayer un chemin dans la jungle de la pauvreté ambiante. Pour eux, le baccalauréat, comme les autres diplômes, restent un bout de carton, un « baoritra » qui ne les empêchera pas d’atteindre leurs objectifs de « réussite », dans son sens le plus subjectif. Quelques exemples de parcours faits de « success stories » l’ont déjà prouvé, ici ou ailleurs. Mais bien entendu, ceci reste, statistiquement parlant, du domaine de l’exception.
Hanitra R.