La réaction du ministre de la Justice après la mise en garde à vue de la conseillère spéciale du président de la République a de nouveau provoqué un tollé dans l’opinion publique. En volant au secours de Claudine Razaimamonjy, le Garde des Sceaux est proprement sorti de son rôle, en fustigeant les agents du Bianco. La réponse du D.G. de cet organisme et du SMM a permis de recadrer ce membre du gouvernement ayant outrepassé ses droits.
Le Bianco décidé à mener sa lutte jusqu’au bout
Le Bureau Indépendant de la lutte anti corruption a pleinement joué son rôle et son action a été saluée par de nombreux citoyens qui étaient navrés de le voir réduit à l’impuissance dans toutes les enquêtes diligentées par ses agents. Cette affaire a donc redoré son blason et elle lui donne l’opportunité de mener à bien la tâche qui lui est assignée. Il n’est plus question de céder aux pressions qui viennent de certaines personnalités proches du pouvoir. L’intervention du ministre de la Justice qui semblait une manœuvre maladroite d’intimidation n’a nullement fait reculer le Bianco qui a répondu calmement, en s’appuyant sur les règles de son statut. Les membres du syndicat de la magistrature ont, eux aussi, décidé de ne pas laisser le ministre s’ingérer dans ce dossier qui doit être bouclé de manière claire et précise. L’opinion publique suit de très près cette affaire qui est exemplaire, car elle permet de montrer que les abus de pouvoir et les malversations commises par les puissants peuvent être sanctionnés. Le cas de la personnalité poursuivie est emblématique, car il s’agit d’une succession de violations de la loi qui ne pouvait jusqu’à présent pas mener à un passage devant la Justice. Le Bianco a suivi toutes les procédures nécessaires pour instruire cette affaire. Son D.G. et toute l’équipe qui l’entoure sont décidés à mener jusqu’au bout son traitement et ils affirment qu’ils ne veulent en aucune façon défier le pouvoir. Ils sont appuyés dans leur action par une large couche de la population. Jusqu’à présent, il n’y avait que des effets d’annonce. Maintenant, il y a l’espoir de voir enfin l’aboutissement d’un combat mené contre la corruption.
Patrice RABE