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mardi, mai 13, 2025
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Le changement visible sur la forme

Etape par étape, la stratégie de séduction du président Andry Rajoelina se met en place. Cette semaine, l’offensive de charme a débuté par la signature de la convention pour l’octroi d’un prêt de 150 millions de dollars avec la Chine pour la réhabilitation de la route Ambilobe-Vohémar. Elle s’est poursuivie avant-hier par le lancement des travaux de reconstruction du Rova de Manjakamiadana et hier par l’inauguration du stade Elgeco Plus au By- Pass. La démarche est politique et elle est somme toute normale. Le chef de l’ Etat va de l’avant et son attitude plaît à ceux qui ont voté pour lui et devrait lui permettre de conquérir une frange de la population encore réticente. Cette succession d’événements intervient dans un contexte morose. L’actualité des faits divers est toujours aussi dramatique. L’insécurité est toujours présente. Les forces de l’ordre, malgré des efforts méritoires, n’ont pas réussi à mettre un frein aux kidnappings, l’émeute de Maroantsetra consécutive au décès d’un jeune dans les prisons de la ville a fait grand bruit. La précampagne électorale des candidats aux législatives continue sans provoquer de réaction du pouvoir  public. Les cinq jours qui se sont écoulés ont été fertiles en événements et le week-end arrive à point nommé pour retrouver un semblant de calme avant une nouvelle semaine qui peut réserver des surprises.

En Afrique, le réveil des populations est un fait que l’on ne peut pas nier. C’est au Soudan que l’on constate cette détermination à ne plus tolérer les pouvoirs despotiques. Le président Omar El Béchir est la nouvelle victime de cette colère de son peuple. Les Soudanais ont contesté dans la rue la volonté de leur dictateur de ne pas s’ouvrir à la démocratie. Les trois mois de contestation de la population ont poussé l’armée à le destituer. Mais on se rend compte que cette dernière a agi pour ne pas voir de dérapage du mouvement de protestation. Elle est d’ailleurs en train d’instaurer des règles. Elle affirme notamment qu’elle n’acceptera pas l’extradition de ce président dont le jugement pour crime contre l’humanité  est réclamé par la Cour pénale internationale. L’Algérie, quant à elle, a vécu hier sa huitième grande manifestation populaire. Dans plusieurs villes, le peuple est descendu dans la rue pour montrer qu’il n’accepte pas le maintien du « système » au pouvoir. L’annonce de la tenue d’une élection présidentielle le 4 juillet prochain n’a pas calmé les esprits.

En Europe, le Brexit est le principal sujet de préoccupation des Européens. Le premier ministre Theresa May a demandé le report de l’accord, mais elle sème ainsi la zizanie au sein de l’Union. Le président Macron s’est montré intransigeant sur certains points, suivi  en cela par les chefs de gouvernement espagnol et belge et il s’est mis à dos les autres dirigeants européens. Néanmoins, les Britanniques ont obtenu le report du Brexit au 31 octobre. Ils vont maintenant  être confrontés à l’élection européenne. En France, la restitution du grand débat est en train de se faire. Le  Premier ministre Edouard Philippe a donné des pistes à l’Assemblée nationale. C’est le chef de l’Etat qui annoncera dans un discours à la nation ses propositions.

C’est une semaine particulièrement riche en événements qui vient de s’écouler. Le monde est en perpétuelle évolution. Les vieux systèmes sont en train de s’écrouler. A Madagascar, comme partout, le changement est en train de s’installer. Le nouveau régime essaie de le montrer de multiples façons. On le constate sur la forme mais sur le fond, c’est une autre histoire.

Patrice RABE

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