La Haute Cour Constitutionnelle s’est prononcé et mit fin aux différentes interprétations dans l’opinion de l’article 54 de la Constitution. Cette clause qui a été mise à toutes les sauces imaginables et possibles ne favorisera finalement que le Mapar d’Andry Rajoelina qui constitue avec 49 députés élus sur les 151 à l’Assemblée nationale, la majorité relative. En d’autres termes, le MAPAR équivalent en pourcentage à 33 % de l’Assemblée nationale présentera le Premier ministre que le Président de la République nommera, selon la Constitution de la quatrième République. Le Premier ministre nommé formera ensuite son gouvernement et proposera les membres le moment venu.
Le chapitre est clos
Le chapitre bien délicat de la présentation du PM est clos. Ceux qui ont rêvé un instant de s’approprier le gouvernement, à commencer par le palais de Mahazoarivo doivent énormément déchanter. L’argent aurait coulé à flots pour avoir une majorité. Les réunions n’en finissaient plus pour tenter de rassembler les mêmes affinités. Que d’efforts vains. La Haute Cour Constitutionnelle, avec son expérience d’au moins trois Constitutions successives a toujours fait la pluie et le beau temps. Elle a balayé d’un revers de main toutes les prétentions marginales. La Transition et ses alliés ont su manœuvrer la partie pour mettre la main politiquement sur les nouvelles institutions de la République. Qui a dit « République Transition bis?»… La deuxième manche se joue aujourd’hui à l’Assemblée. L’enjeu, la composition du Bureau permanent dont l’élection du Président de l’Assemblée nationale. Il existe un peu de suspense. Quel lapin sortira-t-il encore du chapeau du magicien ? A première vue, ce sera moins le parti ou le groupe de partis qui prendra le dessus mais le candidat au perchoir qui aura convaincu ses pairs par sa prestance et ses moyens de propagande. Au rythme des tractations politiques, une chose est sûre, qui n’a pas de moyens, n’a pas de soutien. A croire que l’Assemblée refait un bain d’adolescence en rappelant les années 90 et la configuration à géométrie variable de l’Assemblée nationale. Mais quoi qu’il soit, il faudra au Président de la République Hery Rajaonarimampianina s’entourer d’hommes et de femmes aguerris dans les négociations politiques pour assurer la stabilité de son régime et pour réaliser les promesses de son programme. Et ce, en sachant bien qu’avec la Constitution actuelle, le Président de la République dispose aussi d’atouts insoupçonnés. Il pourra toujours s’en servir si la partie ne va pas dans le sens qu’il envisage pour le succès de son mandat et celui de la République.
Zo Rakotoseheno