«Emmanuel Macron n’a pas droit à l’erreur dans le choix de son prochain Premier ministre », affirme un journaliste du quotidien Le Monde qui, comme beaucoup de ses confrères, hier, anticipait la chute du gouvernement de Michel Barnier. C’est le chef de l’État qui reprend la main. Il doit nommer rapidement le nouveau Premier ministre pour ne pas laisser s’installer le doute. Il ne doit pas tergiverser comme la première fois où l’attente avait été très longue. Certains commentateurs, citant des membres de son entourage, affirment qu’il a déjà plusieurs noms en tête et qu’il dira très vite qui est l’heureux élu.
Le choix difficile du président Macron
Emmanuel Macron n’entend pas démissionner même si la demande se fait avec insistance de la part d’un courant de l’opinion. Il entend assumer pleinement son rôle de chef d’État. Des commentateurs disent qu’il faut un gouvernement resserré avant la fin de la semaine pour ne pas donner un sentiment de procrastination. En agissant vite, le président peut apparaître comme un facteur de « stabilité institutionnelle ». Mais d’autres expriment leur doute en disant que pour l’heure, les voies qu’il pourrait emprunter sont impénétrables. Il se trouve, affirment-ils, au même point qu’il y a quelques mois. Au Parlement, l’équilibre est inchangé. Il n’est pas possible selon la constitution de dissoudre l’Assemblée avant qu’un an ne soit écoulé depuis les précédentes élections anticipées. « Celle qui se frotte les mains est Marine Le Pen. La séquence de ces derniers jours n’aura pas été avare de cadeaux pour le RN et elle », souligne un journal suisse. « Elle est la maîtresse des horloges. Elle est celle qui défend le pouvoir d’achat des Français ». Pour le moment, tous ces commentaires laissent de marbre le chef de l’État français. C’est lui qui décide et qui va essayer d’agir au mieux pour empêcher l’instabilité guettant le pays.
Patrice RABE