L’élection présidentielle s’apparente à une épreuve sportive qui se remporte dans la dernière ligne droite. Qui veut la gagner ne doit pas brûler trop vite ses cartouches. L’équipe du président de la République, pas encore officiellement candidat, multiplie les initiatives pour faire la course en tête, mais ces tentatives ne sont pas toutes synonymes de succès. La ligne d’arrivée est encore très loin, beaucoup d’imprévus peuvent surgir en chemin.
Le combat politique ne fait que commencer
La campagne présidentielle est une course de fond, mais les stratèges du camp présidentiel ont profité des prérogatives que leur confère leur appartenance au pouvoir. Ils ont devancé tout le monde et ont voulu verrouiller le système électoral. Mais leurs tentatives se sont heurtées à la résistance des partis politiques et des organisations de la société civile. Ils ont donc dû changer de tactique. Ils ont contourné l’obstacle en mettant à la présidence du Sénat l’un des hommes forts du parti HVM. Dans le même temps, ils poursuivent leurs manœuvres de déstabilisation de leurs adversaires. Le travail de sape qui a commencé n’a jusqu’à présent abouti qu’à braquer une partie de l’opinion. Néanmoins, le président de la République n’est pas directement impliqué dans cette logique de coups bas. Il peut dire qu’il ne s’occupe pas de cette campagne et qu’il se doit de prendre de la hauteur. La campagne électorale n’est pas encore officiellement lancée et les candidats ne se sont pas tous déclarés. Marc Ravalomanana l’a déjà fait et il voit se dresser tous les obstacles pour le faire trébucher. Andry Rajoelina préfère rester discret, mais il est résolu à se présenter à l’élection présidentielle. Il ne donne pour le moment aucune prise à une quelconque tentative de chantage politique. Mais l’on sait qu’il prépare sa rentrée très soigneusement. A un peu moins d’un an du premier tour de l’élection présidentielle, le chemin à parcourir est encore long et de nombreux rebondissements peuvent se produire. Le combat politique vient tout juste de commencer.
Patrice RABE