
Comme son nom l’indique, Odon Ludovic Ratsiterena alias Libertator s’est toujours illustré dans la défense de la liberté. Il entraîne avec lui l’opinion de ses compatriotes. « Le constat de la réalité » manifeste le courage d’un auteur qui ose dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas.
Le recueil de poèmes de Libertador, Le constat de la réalité sortira au mois de juin prochain. L’ouvrage est divisé en trois parties : la situation politique de Madagascar, la conscientisation et l’appel au rassemblement de tous les citoyens.
Pas de poèmes d’amour. Contrairement aux autres poètescontemporains, Libertador parle peu d’amour dans son œuvre. C’est le genre de thème qu’il n’a pas encore abordé jusqu’à présent. Cependant, le poète est loin d’être un macho. « Comme tout le monde, j’ai un cœur ! Mais pour l’instant, je ne suis pas encore prêt à offrir une rose » a-t-il avancé. Historien de formation, Libertador a tendance à écrire sur le contexte sociopolitique de la Grande Ile.
Toujours le poing levé. Dans la première partie du livre, l’auteur évoque les abus effectués par les dirigeants. Dans « Les pilleurs de l’Etat », le poète ne cache pas sa colère : « Ils ne pensent qu’à leurs intérêts . En multipliant des ruses et des vols. Cela cause notre désintérêt. Disons-le tout net ! On en a le ras-le bol ». Dans un autre poème intitulé « Les bons parleurs » l’écrivain hausse le ton en disant « vêtus de peau d’agneau, ils sont flatteurs. Les bons parleurs nous promettent la lune, or des journaux, les misères sont à la une ». En tant que héraut de tout un peuple, Libertador a la lourde tâche de relater les faits, parfois rhétorique ou ironique voire d’une manière sévère pour que les lecteurs puissent tirer des leçons du passé. Tantôt rebelle, tantôt docile, Libertador joue le rôle d’équilibriste à travers ses textes. Son épître est le mélange d’un ton doux et d’un ton sévère.
Le contexte politique à Madagascar entre le mois d’avril et le mois de mai 2018 était angoissant. Ludovic Ratsiterena s’en est inspiré. Les détourneurs des vestes, Bravo, notre pays, Le paradis où règnent les corrompus, Halte à l’impunité ! Culture du Dominé-Dominant ont été écrits durant ces deux mois.
Dans les deuxième et troisième parties de son ouvrage, Libertador encourage ses concitoyens à se donner la main. « Nous ne méritons pas de souffrir seuls dans un coin, Donnons- nous la main si nous voulons aller plus loin » a-t-il dit. Admirateur de Nelson Mandela, l’artiste s’est également inspiré de ce personnage. Liberator est à la fois humaniste et rassembleur. « Pensons au bien-être de tous les humains… Mettons aussi les bonnes actions » a-t-il déclaré.
Le mouvement classique comme forme. Les textes respectent les règles classiques. Ce style semble un peu oublié de nos jours. Si bon nombre d’écrivains contemporains abandonnent ce mouvement traditionnel, Libertador et son préfacier Hubert Chrysanthe Razafiniaina veulent vivifier cette forme déjà morte depuis deux siècles. Ce qui prouve qu’il est nostalgique.
Un recueil à prix abordable. Pour l’instant, l’auteur n’a pas encore fixé son prix. Mais il tient à rassurer les lecteurs sur le fait que le recueil sera à un prix abordable. Les passionnés de poésie trouveront le constat de la réalité dans toutes les librairies de la capitale. L’auteur affirme que les lecteurs en provinces auront leur part. « On peut aussi l’acheter en ligne et sur commande, mais d’autres modalités d’achat sont envisagées pour rendre sa diffusion plus accessible » a expliqué l’écrivain.
Iss Heridiny