Le discours d’Ibrahim Charles, alias Bora Réglage, lors de la célébration mondiale de la lutte contre le travail des enfants le vendredi 18 juillet à Antsiranana a mis mal à l’aise les représentants étatiques, les autorités locales et surtout madame la ministre du travail, de l’emploi et de la fonction publique, Hanitra Fitiavana Razakaboana.
Le député de Madagascar, élu dans la grande ville du nord, a énoncé les problèmes prédominants dans sa localité en démontrant le traitement préférentiel adopté par le pouvoir central. Ensuite, il a expliqué l’une des causes du sujet avec des illustrations tangibles. « Il n’est pas étonnant que nos petits vendent des sachets en plastique et des oignons au marché. La cause est claire. Bon nombre d’ouvriers de la Secren ont été licenciés. Par conséquent, Leurs enfants ont été mis dehors car ils (les parents) n’arrivent plus à payer les frais de scolarité », a-t-il argumenté avec une voix consistante sous les applaudissements de l’assistance.
Les observateurs de la vie politique locale ont été impressionnés par le courage de cet « honorable » parlementaire. Il n’a pas trahi sa conviction. Cette prise de position, « soudaine » pour les partisans des oranges, semble être une déclaration de guerre. En réalité, les rumeurs ont couru. « Bora a fait un virage de 180 degrés. Il a basculé du côté du pouvoir ». Ceci n’est peut-être qu’une suspicion étant donné qu’il dénonce ouvertement la partialité du pouvoir exécutif. Cependant, la méfiance est sensible. « Ibrahim Charles n’a-t-il pas réfléchi aux impacts de son allocution ? » Veut-il simplement se faire comprendre ? En tout cas, il a été ovationné… L’histoire témoigne que ses prédécesseurs n’ont jamais osé dénoncer les difficultés rencontrées par les habitants. Par ailleurs, son audace durant la session normale qui s’est tenue à l’Assemblée nationale de Tsimbazaza a également été remarquable.
À cette revendication, s’ajoute la situation des retraités de la Secren. Encore une fois, le leader de « Toujours marikitry vahoaka » tire la sonnette d’alarme. « J’ai consulté madame la ministre du Travail, de l’Emploi et de la Fonction publique. Nous nous sommes entretenus à Antananarivo dans le but de trouver des solutions. Actuellement, les résolutions sont en cours », a-t-il déclaré.
En définitive, Bora Réglage prône l’équilibre régional bien qu’il ait pris des exemples anodins. Mais le message est fort, percutant et pertinent. La population de Diego a besoin de ce genre de personnalité.
Iss Heridiny
