C’est un sujet qui alimente les conversations des chroniqueurs politiques et qui n’a pas jusqu’à ce jour vu la moindre concrétisation. Le remaniement gouvernemental est inéluctable mais tout ce qui a été dit jusqu’à présent n’est que supputation, le président étant seul à décider du moment et de l’opportunité de sa décision. Dans le contexte actuel, il faut un électrochoc pour sortir le pays du marasme où il se trouve. Le Premier ministre et son équipe semblent cependant ne pas avoir l’intention de lâcher prise et affichent leur détermination à continuer les actions entamées, il y a un peu plus d’un an.
Le feuilleton du remaniement
L’opinion publique est à l’écoute de toutes les rumeurs colportées ici et là, mais elle préfère observer un attentisme prudent, ayant été déçue par le jeu de la classe politique en général. Ceux qui réclament à cor et à cri la démission de Jean Ravelonarivo reviennent cependant régulièrement à la charge et affirment l’imminence de l’événement. Chacun guette les signes annonciateurs du départ de Jean Ravelonarivo, mais toutes les affirmations ont été, jusqu’à présent, contredites. Le chef de l’Etat prend régulièrement à contrepied les révélations de ceux qui disent en connaître la date. Comme il sait qu’il est maître de son calendrier et que rien ne peut le contraindre de précipiter sa décision, il « donne du temps au temps » comme on dit. Cette longue attente aiguise les frustrations de ceux qui lorgnent vers le poste de Premier ministre. Cette prérogative du président lui permet de programmer son action pour les deux ans à venir. Dans son entourage, on parle d’utiliser des moyens importants pour faire baisser ce taux de pauvreté qui est l’une des tares de ce régime. Les plus critiques se moquent ouvertement de cet optimisme qui, si aucun résultat ne se constate à moyen terme, peut se retourner contre le pouvoir. Après une première partie de mandat où l’on a eu l’impression d’un certain immobilisme, le nouveau départ promis par Hery Rajaonarimampianina laisse dubitatif. L’avenir n’est cependant pas écrit et pour le pays, il vaut mieux espérer que toutes les résolutions prises se concrétisent. Le compte à rebours du remaniement est lancé, mais nul ne sait quand il va effectivement avoir lieu. Les manœuvres qui s’opèrent en coulisse pour retarder l’échéance apparaissent dérisoires. Demain, après-demain ou la semaine prochaine, on connaîtra la fin du feuilleton du remaniement.
Patrice RABE