Comme le stipule l’article 54 de la Constitution, le président de la République nomme le Premier ministre. Depuis que la session de l’Assemblée nationale a commencé, il s’attend à ce que le parti ou le groupe de partis majoritaire lui présente le Premier ministre. Mais il n’y a que le Mapar qui a obtenu 49 sièges de députés, qui a décidé hier de lui fournir ce nom. La majorité relative dont s’approprie le Mapar est pourtant remise en cause par d’autres partis qui considèrent que le Mapar n’est pas un parti et encore moins un groupe de partis.
Le flou règne
Le point de vue des contestataires part du fait que si le Mapar a obtenu un récépissé et est inscrit dans le registre national des partis politiques, ce qui n’est pas le cas, il serait illégal car ses membres sont issus du parti TGV. La loi sur les partis interdit à l’individu d’appartenir à deux partis politiques en même temps. Si le Mapar se réclame être un groupe de partis, il faudrait savoir concrètement quels sont les partis politiques qui ont constitué légalement le Mapar. S’il n’est en réalité qu’un regroupement de politiciens de bonne volonté, il n’est qu’un regroupement de députés indépendants, qui n’a pas le droit de présenter des candidats et surtout pas le Premier ministre. L’interprétation faite par la HCC de l’article 54 de la Constitution est plutôt favorable à d’autres partis dont la mouvance Ravalomanana, qui s’estime aussi parti majoritaire à l’Assemblée avec ses 19 députés. Il leur reviendrait si un groupe de partis ne conteste pas à ces partis ce droit, de présenter le Premier ministre au président de la République. Devant le flou qui règne sur la détermination du titulaire de la majorité, des députés sollicitent la présentation d’un Premier ministre de consensus au niveau de l’Assemblée. Il correspondra de ce fait à la politique d’ouverture prônée par le président de la République et à ses objectifs primordiaux de réconciliation, de paix et de développement économique. Bien sûr, l’avènement d’un gouvernement issu d’un accord qui ne dévie pas de l’esprit de la Constitution ne pourrait qu’être le bienvenu. Sans doute, aura-t-il l’image d’un gouvernement de transition bis avec la composition de ses membres, mais il respectera l’inclusion tant souhaitée par la communauté internationale pour donner sa bénédiction et apporter son appui. Mais, le débat peine encore à sortir du conflit sur la majorité. Le Mapar ne se laisse d’ailleurs pas dépasser dans cette présentation du Premier ministre. Et ce même si Andry Rajoelina a décliné l’offre. Le consensus a du mal à s’imposer. Le Président de la République a cependant défini ce qu’il cherche. Aux députés de prendre leur responsabilité pour mettre une croix sur le passé et poser sur les rails la nouvelle République!
Zo Rakotoseheno