Le Collectif des candidats à la présidentielle de 2023, ou ce qu’il en reste, a eu son « Hetsika fotsy » qui a fait chou blanc fin 2023.
Le « Fosika », un vrai problème
Deux ans après, presque à la même période, le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique lance son « Hetsika fosika ». Comme son nom l’indique, il s’agit d’une plateforme de signalement face à la prolifération des faux diplômes et autres certificats bidon. Au sens de faux titres académiques. Contrairement aux bidons jaunes qui attestent d’une vraie pénurie d’eau potable en attente de refondation. L’opération initiée par le MESUPRES s’inscrit d’ailleurs dans le cadre du « fanavaozana » et du « fanarenana » de l’Enseignement Supérieur – public et privé – qui n’est pas à l’abri des faussaires en diplôme. Des documents falsifiés ou usurpés qui ne sont pas seulement le fait des gouvernés en quête de travail mais également des gouvernants en mal de « seza ». Au risque d’être poursuivis pour « faux et usage de faux » même s’il n’est pas toujours évident de distinguer le vrai du faux avec les possibilités offertes par la numérisation et l’intelligence artificielle qui sont en passe, si ce n’est déjà le cas, de banaliser les fraudes en matière de titres et de grades universitaires. C’est devenu monnaie courante mais aussi sonnante et trébuchante à tel point que certaines personnes et quelques établissements en font leur business. Il est même possible de télécharger en quelques clics des diplômes vierges et de les personnaliser. Il y a aussi ceux qui trichent sur le nombre d’années d’expérience pour augmenter leurs chances d’être recrutés. Sans oublier ceux qui s’abstiennent délibérément de mentionner le nom de l’établissement où ils ont décroché leur master ou leur doctorat. Une infraction par omission qui est tout aussi répréhensible que le « faux et usage de faux ». Du « fosika » pour reprendre le vocable utilisé par le Ministère de l’Enseignement …Supérieur qui l’emprunte lui-même au jargon du Malagasy d’en bas.
R.O



