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vendredi, décembre 27, 2024
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Le Gouvernement snobé par les députés : Face à face reporté sine die

Entre les députés, l’ambiance était tendue hier. Les membres du Gouvernement réduits à de simples spectateurs.

Les élus de la Chambre basse et le Gouvernement n’arrivent plus à recoller les morceaux. 

La hache de guerre n’est pas encore enterrée. Le face à face tant entendu entre les membres du gouvernement, dirigé par le Premier ministre Christian Ntsay et les députés est une fois de plus repoussé. Pour cause, douze des treize membres du Bureau permanent de l’Assemblée nationale ont brillé par leur absence. Seul son vice-président, le député d’Ikongo, Jean Brunelle Razafitsiandraofa, était présent sur le perchoir. Ce qui est inacceptable selon les autres députés. En conséquence, 33 députés sur 59 ont choisi à main levé de reporté le grand oral à une autre date même si ce sont eux-mêmes qui ont fixé dans leur ordre du jour la tenue de ce rendez-vous. Les députés préparés à cet événement n’ont pas apprécié l’absence des membres du Bureau permanent qui ont préféré snobé  le Premier ministre Christian Ntsay et les membres du Gouvernement.

Démission

En effet, les ministres sont arrivés sur place vers 10 heures. Trente minutes plus tard, c’était le tour de Christian Ntsay de débarquer. Décidés de faire face aux élus de la Chambre basse, ils étaient pris au dépourvu. La réunion n’a commencé que vers 11 heures. Seul le vice-président du Bureau permanent, Jean Brunelle Razafitsiandraofa était présent sur le perchoir. Entre les députés, le débat s’est très vite échauffé. Des députés ont même demandé le départ des membres du Bureau permanent. « Cette institution a sa dignité. Vous êtes 13 dans le Bureau permanent. Si vous avez des problèmes, vous pouvez informer les autres députés parce que nombreux sont ceux qui veulent être à votre place. Vous pouvez démissionner mais n’humiliez pas cette institution », s’est exprimé le député de Manandriana, Fanomezantsoa Andrianjanahary. Clarisse Raharijaona, député élue à Farafangana a même demandé une réunion à huis clos pour dissoudre le bureau permanent ». L’arrivée tardive de Jean Michel Henri, premier questeur, pour compléter le nombre demandé par les députés sur le perchoir n’a pas permis de sauver le face à face. 

Crise

En tout cas, toutes les gesticulations des députés, durant près de deux heures hier, cachent une autre réalité. Dans les coulisses de l’Assemblée nationale, on avance que les membres du Bureau permanent n’arrivent pas à digérer la motion de censure avortée de la dernière session. Et les élus de la majorité ont pour beaucoup de choses dans cette ambiance tendue. En effet, la majorité des membres du Bureau permanent appartient à l’IRD tout comme ceux qui ont signé la motion de censure. « Il s’agit d’une mise en scène bien orchestrée par les députés eux-mêmes », réagit un quidam simple badaud qui précise qu’il s’agit d’une crise institutionnelle. Peu importe, le Premier ministre Christian Ntsay a accepté la décision des députés. « Le palais de Tsimbazaza est celui de la démocratie. Nous acceptons la décision des députés. C’est la démocratie », a-t-il indiqué. En tout cas, c’est la deuxième fois que les débats entre les députés et les membres du gouvernement sont reportés sine die. Selon l’article 101 de la Constitution, ceux-ci sont prévus après la présentation du rapport d’activités du gouvernement. La dernière rencontre officielle avec des échanges entre les membres du gouvernement et les députés remonte à juin 2022, vers la fin de la première session. 

Julien R.

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