La Campagne de propagande des élections sénatoriales bat son plein. Les grands électeurs savent pour qui ils devraient voter mais il n’empêche qu’ils soient très sollicités par des partis politiques, autres que les leurs et des associations. Normalement, à l’exception des indépendants, les maires et les conseillers municipaux qui constituent le collège électoral sont issus de partis bien distincts. Normalement, s’ils ne changent pas d’option, ne sont pas séduits par les diverses tentations, les résultats du scrutin du 29 novembre, ne s’écarteront pas de ceux du 31 juillet des communales.
Le grand gagnant
On peut encore imaginer que les abstentions pourraient fausser les résultats. Mais l’Etat y a veillé. La CENI soutient contre vents-et-marées la mise en place de bureau de vote dans chaque commune. Au-delà de ses objectifs inavouables, la décision a l’avantage de faciliter le déplacement du grand électeur le jour du scrutin. Dans nombre de communes rurales, en cette saison de pluie, mieux vaut ne faire que le minimum de distance possible. De ce point de vue, un seul bureau de vote par district n’est pas intéressant. Il inciterait à l’abstention. Néanmoins, le sens du devoir prévaudra chez ses électeurs élus qui voteront les 42 sénateurs au suffrage indirect. L’avenir des collectivités territoriales décentralisées dépend de l’efficacité de leur choix. Aussi, beaucoup d’autres paramètres entrent-ils en ligne de compte. Le sénateur n’est pas choisi que sur le critère parti politique. La défense des intérêts supérieurs, économiques et sociaux, de la province, de la région, de la commune, l’origine et la personnalité des candidats, pèsent lourdement sur les choix. Ce n’est vraiment pas par hasard que des leaders politiques influents dans leur fief, des notables et des aristocrates, sont engagés dans la compétition. La bataille s’annonce rude et pourrait donc ne pas être qu’un vulgaire miroir des communales, bien que les trois partis HVM, TIM et MAPAR émergent normalement parce que la majorité des grands électeurs sont issus de leurs rangs. Le HVM qui a gagné la part du lion aux communales, en particulier, doit démontrer sa force en obtenant une majorité stable. Il a besoin d’apporter l’équilibre au Parlement en face d’une Assemblée nationale dans laquelle la politique à géométrie variable contrôle la majorité. Les autres partis, TIM et Mapar compris, doivent aussi démontrer qu’ils ne sont pas que des figurants dans la course. Le grand gagnant des élections sénatoriales est certainement le président de la République. Il dispose de son quota de 21 sénateurs et n’attend plus que les performances du HVM et de ses alliés pour avoir la majorité.
Zo Rakotoseheno