Le parti de Hery Rajaonarimampianina va grossir le rang de la plateforme Rodoben’ny Mpanohitra ho an’ny Demokrasia eto Madagasikara (RMDM). Le HVM rejoint ainsi les revendications de l’opposition sur l’annulation des résultats de toutes les élections depuis 2018 et le départ des membres de la Commission électorale et de la Haute Cour Constitutionnelle.
Après la déclaration du vice-président de la commission électorale sur les anomalies dans la liste électorale, l’agitation gagne du terrain au sein de l’opposition. Le parti HVM vient d’annoncer son entrée au sein de la grande famille des partis d’opposition au niveau de la plateforme “Rodoben’ny Mpanohitra ho an’ny Demokrasia eto Madagasikara “(RMDM) et ne fera plus dorénavant cavalier seul. Bien que la meute de Rivo Rakotovao ait déjà affiché son opposition au régime, et le scénario déjà prévisible après les rencontres de Hery Rajaonarimampianina et de Marc Ravalomanana en décembre dernier à Paris, une alliance avec le RMDM n’aurait pas encore été dans l’ordre du jour du parti, a-t-on glissé en coulisses. Mais les évènements de ces derniers jours ont bousculé les choses. Et, hier, le HVM a donc officialisé son entrée dans la plateforme. Le parti de Hery Rajaonarimampianina débarque alors dans les rangs de l’organisation aux côtés des Marc Ravalomanana, Alain Andriamiseza et Edouard Tsarahame. Ils veulent former un bloc contre le régime.
Victime. Les deux anciens présidents, désormais alliés au sein du RMDM, semblent avoir de la difficulté à digérer l’annonce du vice-président de la Commission électorale à propos des milliers de doublons dans la liste électorale et des millions d’électeurs concernés par les numéros identiques de cartes d’identité nationales. Ils se sentent victimes de ces anomalies. Hier, un communiqué signé par Riana Andriamandavy VII, nouveau porte-parole de la plateforme RMDM, soutient que « toutes les élections organisées depuis 2018 sont illégales » compte tenu de « l’aveu » de la commission électorale sur les irrégularités de la liste électorale. La plateforme revendique ainsi le « départ de tous les membres de la commission électorale et de la Haute Cour Constitutionnelle ». Aux yeux de l’opposition, ni les membres de la commission électorale ni ceux de la Haute Cour Constitutionnelle « ne sont plus crédibles » et les « résultats de toutes les élections depuis 2018 devront être annulés à cet effet » lit-on dans le communiqué.
Premier ministre. Depuis vendredi dernier, la tension a monté d’un cran dans le microcosme. Thierry Rakotonarivo, auteur de la déclaration, tente de calmer le jeu. Il a déclaré que « l’existence de ces anomalies ne devrait pas remettre en cause le processus électoral ». Dans le camp de l’opposition, pourtant, on réclame une « enquête pour faire la lumière sur l’origine de ces doublons de numéros de cartes d’identité nationale » déclare Rivo Rakotovao, dans une chaîne privée locale, lundi dernier. Et lui d’ajouter: « Le gouvernement de consensus dirigé par le Premier ministre Christian Ntsay était le responsable de l’organisation de l’élection présidentielle en 2018 ». Et, selon toujours le coordonnateur du parti HVM, s’il y avait des problèmes liés à la liste électorale ou les cartes d’identité nationale, le Premier ministre devrait en savoir quelque chose, estime-t-il. Une chose est sûr, le RMDM veut ébranler le processus électoral et il y a lieu, selon la déclaration de ses membres hier, de préparer l’organisation de nouvelles consultations.
Rija R.