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vendredi, mai 23, 2025
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Le jiu-jitsu brésilien à Madagascar

Une aventure née de la passion, portée par la communauté, freinée par les moyens, mais pleine de promesses.

Il y a un peu plus de 15 ans, quelques passionnés de jiu-jitsu brésilien plantaient les premières graines de cet art martial au cœur de Madagascar. Sans tatamis, mais avec une volonté farouche d’apprendre, de partager et de construire, deux instructeurs certifiés, Nirina Rama et Faly Gordinho, ont été les initiateurs de la discipline, malgré l’absence d’aide institutionnelle. Des stages et des séminaires accessibles à tous, animés par Christian Derval, William Lionetti, Océane Talvard, Guido Wedekind, Fabrice Payet et Dimitrios Tsitos, ont permis au jiu-jitsu de trouver son orbite. Les premiers tournois émergents ont eu lieu en 2008. Depuis 2013, la communauté s’est rassemblée autour du groupe Gasy Tia JJB, créé le 10 juin 2013, et qui est devenu le véritable noyau dur de la discipline. Ce groupe agit alors comme une fédération de fait, fédérant clubs et pratiquants bien avant la création de l’institution.

Les événements se multiplient

Le Grappling Tournament, organisé deux fois par an par Attila, offre aux combattants une plateforme pour se mesurer et progresser. Lutador 1 & 2 ainsi que l’événement Bom Dia de Gordinho contribuent à l’épanouissement d’une culture du combat et de la fraternité, portée par une communauté solidaire et passionnée. Puis survient la pandémie. La Covid-19 fige les tatamis, étouffe l’élan… mais pas l’esprit. En 2022, la reprise s’amorce. Madagascar brille à l’Open Africa avec huit médailles d’or, une d’argent et trois de bronze. Le Grappling Tournament reprend également son rythme avec deux éditions annuelles.

2023, une année historique : La naissance de la Fédération malgache de Jiu-jitsu

Malgré les interruptions, le niveau du jiu-jitsu à Madagascar n’a cessé de progresser, révélant déjà ses talents prometteurs. La création de la Fédération malgache de Jiu-Jitsu en mars 2023 marque un tournant historique pour le pays, étant la plus jeune fédération sportive nationale. Depuis, quatre compétitions nationales majeures ont rythmé la scène : GT, GOM I, NACH No-Gi et les Squad Games, affirmant la montée en puissance de la discipline. Sur le plan international, Madagascar s’illustre avec des performances remarquables à l’Open Africa avec 13 médailles d’or, sept d’argent et huit de bronze; et une représentation à l’ADCC, événement incontournable du Jiu-Jitsu mondial. Des séminaires enrichissants ont également été organisés avec des figures emblématiques malgaches, notamment Arianala Razafimbola et les quatre frères Lova Randrianasolo, Cédric Randrianasolo, Anthony Randrianasolo et Nicolas Bushido Randrianasolo. L’essor de cette discipline se manifeste à travers du tournoi Open Mat et une participation remarquée à la 15e édition de l’Abu Dhabi World Jiu-Jitsu Championship, preuve du talent et de la détermination des combattants malgaches. Avec un tel dynamisme, Madagascar s’impose progressivement comme une nation montante du jiu-jitsu sur la scène internationale.

L’année 2024 confirme l’élan et hisse fièrement les couleurs de Madagascar au sommet

Le développement de la discipline s’est enrichi grâce à des séminaires animés par des figures emblématiques telles que Royce Gracie, Vicente Cavalcanti, Anjaratiana Randresiarivony, Arianala Razafimbola, Radafy Ranaivo et Nawaka Jjb. Ils ont contribué à l’essor du jiu-jitsu malgache.  Sur le plan compétitif, six tournois majeurs ont marqué l’année 2024 à savoir King of BJJ, BJJ Kids Game, GOM II, NACH No-Gi, Fight Cage et Grappling Tournament.  Ces événements  ont illustré le dynamisme et l’engagement des athlètes pendant la saison. L’apogée de cet élan s’est concrétisée lors de la 16e édition de l’Abu Dhabi World Jiu-Jitsu Championship, où Madagascar a brillamment décroché deux médailles d’or grâce à Tafita Rafidy et Chafik Mohammade Bigjee, ainsi qu’une médaille de bronze remportée par Christian Max. Ce succès historique propulse Madagascar sur la scène mondiale du jiu-jitsu.

L’année 2025 explose les compteurs

L’année 2025 marque une montée en puissance pour le jiu-jitsu à Madagascar, avec des performances remarquables et une dynamique impressionnante. Madagascar s’est illustré à l’Open Africa, avec des résultats prometteurs: 20 médailles d’or, six d’argent et trois bronze. Quatre compétitions majeures ont rythmé la saison : Invictador, Lemur Cup, GOM III, GT, sans oublier l’exploit d’Andy Rasamy-Anoharana, qui a décroché une médaille d’argent à l’Abu Dhabi Grand Slam 2024-2025. Le développement du JJB malgache s’est également enrichi avec un séminaire de haut niveau animé par Eric Noel. Pourtant, malgré ces avancées, les moyens restent dramatiquement insuffisants. Toujours en attente de financement public, avec peu de structures adaptées et surtout trop peu d’opportunités internationales pour ces talents prometteurs, faute de visas, de sponsors et de visibilité. Bref, le JJB malgache est en pleine progression, mais son avenir dépendra du soutien qu’il recevra.

Le JJB malgache aujourd’hui :

  • 9 clubs affiliés, parmi lesquels JJB Attila, BASE Madagascar, CHECKMAT Madagascar, CLUB 101 JIU JITSU, Brazilian Jiu-Jitsu ESCA – BJJ ESCA, Estrela Team, Guerreros Team, Brazilian Jiu-Jitsu ONE TRIBE Madagascar, Southside Brazilian Jiu-Jitsu Madagascar
  • 4 ligues régionales (Analamanga, Boeny, Atsinanana, Androy)
  • 1 500 pratiquants actifs
  • Plus de 200 compétiteurs à chaque événement
  • Une communauté en ligne forte de 4 168 membres

Une Fédération debout, malgré tout

La Fédération Malgache de Jiu-Jitsu, bien qu’encore jeune, avance avec courage. Son existence repose sur la sueur des coachs, la passion des pratiquants, le dévouement des bénévoles et le soutien indispensable des parents ainsi que des sponsors privés. Chaque médaillé incarne des sacrifices silencieux. Chaque tournoi est un véritable exploit logistique, fruit du travail acharné de toute une communauté.

« À tous ceux qui ont cru dès le début, qui ont organisé, enseigné, combattu, et encouragé : merci. À Gasy Tia JJB, pionnier du mouvement. Aux clubs fondateurs et à tous ceux qui ont rejoint l’élan. Aux bénévoles, arbitres, familles et partenaires, ceux qui tendent la main dans l’ombre. Aux compétiteurs, qui élèvent le niveau à chaque combat. À ceux qui portent fièrement Madagascar sur la scène internationale. Et bien sûr, aux sponsors et partenaires, qui continuent à accompagner cette aventure malgré les défis.  Le jiu-jitsu brésilien à Madagascar, ce n’est pas juste un sport. C’est une fraternité, une résistance, un rêve éveillé ». Ce sont les mots de la Fédération.

Dossier réalisé par Manjato Razafy

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