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mardi, juillet 1, 2025
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« Le kaiamba, une marque avant de devenir un véritable fait de société » affirme Charles Maurin Poty

KAIAMBA-1Quand on prononce les mots « vazo kaiamba », c’est à Charles Maurin Poty qu’on fait référence avant de parler de tous les artistes s’étant illustrés dans ce genre musical. Car c’est bien lui qui est à l’origine de ce véritable phénomène artistique né en 1975. On peut dire qu’il y a une véritable génération « kaiamba » qui continue à faire bonheur des mélomanes jusqu’à aujourd’hui.

Charles Maurin Poty, vous êtes à l’origine de l’éclosion du « vazo kaiamba » qui continue de plaire à un vaste public. Pouvez-nous parler de la naissance de courant musical ?

En fait, « Kaiamba » est une marque de disque. Il s’agissait des fameux vinyles qui allaient par la suite inonder le marché. Elle a été créée par Etienne Ratsiraka et Jean François De Comarmond qui ont voulu mettre en valeur les artistes malgaches. Ils m’ont ensuite chargé d’organiser un concours intitulé « Antsa 75 » qui avait pour but de dénicher les talents cachés de la musique malgache. Je fus donc le directeur artistique de ce concours national. Bien nous a pris car il y eut des centaines de participants. Nous avons sélectionné les meilleurs qui ont enregistré sous le label « kaiamba » et le succès a été immédiat. Certains d’entre eux ont vendu des dizaines de milliers de disques. Je citerai notamment Matata Abdallah d’Ambanja qui a écoulé 60 000 exemplaires de son tube « Tsy anjara ». Il y a eu aussi les frères Tsi Tsiou qui ont fait un véritable tabac avec leur succès qui a été un des « best sellers » de cette époque. La Maison peut mentionner tous les artistes qui ont cartonné par la suite.

Le « vazo kaiamba » a par la suite disparu de la scène musicale, mais il n’est pas tombé dans l’oubli. Le succès du spectacle de dimanche dernier au Palais des Sports le montre. Pour quelles raisons, le phénomène Kaiamba ne s’est pas maintenu.

L’ère du vinyle s’est achevée en 1997 et les 45 et 33 tours ont laissé la place aux cassettes. Nous n’avons pas suivi le mouvement. Et ceux que nous avons produits auparavant se sont démobilisés. Ces derniers ne sont pas battus pour s’imposer dans ce nouveau marché, mais leurs morceaux ont continué à être fredonnés par un public qui ne les a pas oubliés. Ils sont toujours adulés et la meilleure réponse qu’ils peuvent apporter est ce Palais des Sports qui était plein comme un œuf.

Est-ce le retour en force du kaiamba ? Peut-on espérer voir tous ces artistes sortir des CD et multiplier les spectacles ?

Ils jouissent toujours d’une véritable cote d’amour auprès d’un certain public. Mais maintenant, tout dépend de la manière dont ils vont être pris en main. Les producteurs vont-ils vraiment investir pour les promouvoir ? Il existe un marché pour le « Kaiamba » et on ne peut pas le négliger.

Propos recueillis par Patrice RABE.

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