Le plagiat est toujours honteux. Son usage est devenu trop facile aujourd’hui avec Internet et son «copier- coller» qui ne demande plus aucune imagination. Même le président de la République, modèle de vertu pour toute la nation, n’a pu l’éviter. Il n’y a pas d’autres explications, il s’est fait piéger par l’un de ses conseillers qui a rédigé son discours-programme. Bien sûr qu’il n’est pas interdit d’avoir la même perception et de nourrir des objectifs similaires à ceux de Nicolas Sarkozy, sauf que la plume de Hery Rajaonarimampianina n’a eu aucun scrupule à prendre intégralement des phrases déjà prononcées par le président de la république française le jour de son investiture en 2007.
Le mal est fait
Bien sûr, il était trop facile de tromper le nouveau président malgache fasciné par le talent, ravi de voir sa pensée exprimée avec autant de densité et de conviction. Mais, il lui faudra dorénavant faire attention dans le recrutement de ses proches collaborateurs. Il veut s’entourer de gens compétents mais encore faut-il qu’il redouble de vigilance car même un expert comptable et auditeur de sa classe, n’est pas à l’abri des opportunistes. Il n’empêche cependant que ce discours de qualité a exprimé profondément la personnalité et la pensée du président Hery Rajaonarimampianina sinon il n’aurait pas consenti à le lire sans méfiance. Le paragraphe plagié en question parce qu’il s’agit bien de cela ne représente qu’une infime partie du long discours qu’il a prononcé. Mais le mal est fait même s’il ne s’agit que d’une goutte d’eau dans la mer. Si le président avait été averti de la citation et du nom de son auteur, le scandale aurait été évité. Le débat se serait déplacé sur un autre terrain. On se demandera pourquoi avoir pris du Sarkozy ? Le nouveau président de la République est perçu à travers son discours comme un social démocrate moderne plus proche au niveau des idées de François Hollande. Bref, que ce genre d’incident ne se reproduise plus pour ternir davantage l’image d’une journée d’investiture qui n’a pas manqué de faits déplorables mais qui a cependant aussi fait découvrir au public malgache, un homme qui a le courage de ses idées et qui n’a pas l’intention de se laisser faire pour gagner les défis importants qu’il a fixés pour que Madagascar soit le pays de l’excellence. Le président Hery rajaonarimampianina a bien sûr viré son «nègre» pour cette grosse bourde qui lui vaut de la peine. N’est pas Henri Guaino qui veut. Gageons maintenant qu’il écrira désormais lui-même ses discours, car une chose est sûre, l’on n’est jamais si bien servi que par soi –même.
Zo Rakotoseheno
