C’est un véritable psychodrame qui a eu lieu avant-hier après la signature d’un accord entre la France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon et les partis qui constituaient la gauche française. Le leader de LFI qui a fait un score historique au premier tour de l’élection présidentielle française a décidé de pousser son avantage et de phagocyter cette gauche de gouvernement qui l’a toujours méprisé. Le PS, le parti communiste et les écologistes sont « venus à Canossa » et ont cédé devant l’intransigeance de Jean-Luc Mélenchon pour avoir des circonscriptions où se présenter. C’est le parti socialiste qui est le plus grand perdant dans l’histoire car il y a perdu son âme.
Le mariage de la carpe et du lapin
Le leader de la France Insoumise avait triomphé au soir du premier tour des présidentielles avec un score de 21%. Il avait lancé un appel à ses électeurs en vue des élections législatives. Il avait dit: « Elisez-moi premier ministre ! ». L’objectif était sans ambigüité : faire en sorte que son parti rafle le maximum de sièges aux législatives. Les autres partis de gauche dont les candidats ont fait un score microscopique ont d’abord hésité avant finalement de répondre à l’appel du pied de LFI. Les discussions ont été serrées, mais finalement les représentants ont cédé et ont signé un accord avec ceux qu’ils avaient honni auparavant. Ils ont dit qu’ils campaient sur leurs positions et qu’ils ne faisaient pas fi de leurs divergences, mais ils ont réussi à avoir des circonscriptions. Les cadres historiques du parti socialistes ont manifesté leur désaccord, d’autres ont accepté du bout des lèvres et ont dit : « oui mais ». L’union populaire qui s’est constituée va se présenter devant ses électeurs avec une unité de façade. Ceux qui ont signé l’accord estiment qu’ils ont en quelque sorte sauvé les meubles. C’est la France Insoumise qui va avoir un maximum de députés. Il est hasardeux de dire qu’elle aura la majorité à l’assemblée mais qu ‘elle va constituer un groupe d’opposition important. C’est une nouvelle gauche qui va apparaître. Au lendemain de la signature de l’accord, certains commentateurs disaient qu’il s’agissait du mariage de la carpe et du lapin.
Patrice RABE
