Le mois de janvier est perçu comme le plus long mois de l’année. Les ménages se plaignent de manquer de ressources pour tenir jusqu’à la fin du mois. Les dépenses ont pesé lourd dans le budget de chaque foyer pendant les fêtes. Or, janvier continue d’être le mois des vœux. Il favorise les retrouvailles familiales ainsi que les cérémonies de vœux dans les administrations et les entreprises. Le respect des traditions fait qu’il demeure le mois des devoirs envers les aînés. Les malgaches sont heureux et remercient le ciel des occasions qui leur sont offertes pour des souhaits réciproques et de se retrouver en chair et en os.
Le mois le plus dur
Il va sans dire que les rencontres donnent lieu à des agapes où on ne regarde pas sur les dépenses. Que ce soit en famille, entre amis ou entre collègues. En revanche, on veille dans l’opinion à ce que l’Etat n’en fasse pas autant. La grand-messe d’ Iavoloha a eu sa volée de bois vert pour cette raison. Des manifestants ont fait part de leur désapprobation aux dépenses engagées pour le repas d’un millier d’invités en exposant des assiettes vides sur la place historique des héros à Ambohijatovo. Une action politique dont le but est de faire comprendre que la population n’a rien à se mettre sous la dent par rapport au festin organisé pour la cérémonie de vœux des corps constitués et du corps diplomatique au président de la République. Mais les avis sont très partagés sur la pertinence d’une telle manifestation pour une occasion marquée, bon an mal an, par une ambiance de joie des retrouvailles. Il serait inconcevable d’annuler ces fêtes des voeux qui font partie de la vie de la population pour réaliser des économies de bout de chandelle. Il y a mieux à penser et à appliquer pour vaincre la pauvreté dans toutes ses dimensions.
Le mois de janvier est aussi le mois de la rentrée. A travers leur message, les différents intervenants à la cérémonie des voeux au palais d’Iavoloha, ont émis leur perception de la situation. Les points faibles et les points forts déclarés interpellent devant la réalité qui prévaut. Ils posent des interrogations sur l’avenir de la nation. La crise est –elle en train de disparaître ou de s’approfondir ? La situation s’améliore-t-elle ou se dégrade-t-elle ? Un sujet à réflexion. Une chose est sûre, il reste beaucoup à faire pour arrêter l’appauvrissement et vaincre la misère. En attendant, la saison des pluies n’arrange pas les choses et fait davantage découvrir en ce début de mois de janvier, l’absence de bonne gouvernance qui a toujours existé.
Zo Rakotoseheno