Si un terme doit être employé pour parler ces élections communales, c’est bien « quiétude ». Mais on peut ajouter « indifférence » d’une partie de la population. Le taux de participation parle de lui-même. Mais on ne peut jeter la pierre à personne parce qu’on ne peut pas forcer les gens à voter s’ils ne le veulent pas. Hier soir, on ne connaissait que les tendances et on ne pouvait pas se prononcer sur le nom du futur maire de la capitale.
Le peu d’empressement : des électeurs de la capitale
La campagne électorale à Tana fut assez soutenue, mais si l’on se réfère au taux de participation, elle n’a pas réussi à convaincre une partie des Tananariviens d’aller voter. Ces derniers, même s’ils ont écouté les arguments des candidats, ne se sont pas sentis suffisamment motivés pour se déplacer. Hier, la population laborieuse a préféré vaquer à ses activités quotidiennes. Les magasins n’ont pas baissé leurs rideaux, les marchands ont continué à vendre, Analakelky grouillait de monde comme à l’accoutumée. Les premiers résultats communiqués en fin d’après-midi reflètent cette désaffection des électeurs. Une des explications que l‘on peut apporter est la plus utilisée pour attirer les électeurs. La montée sur scène d’artistes pour capter l’attention des citoyens est devenue contreproductive et agace même ceux qui viennent de bonne foi écouter le candidat. Chacun d’entre eux se dit prêt à relever le défi de redonner à Antananarivo son lustre d’antan. Mais aucun d’entre eux n’a parlé des moyens qui seront utilisés pour le faire. La déclaration du chef de l’Etat lors de son interview de lundi dernier donne une indication dans ce sens, mais elle est arrivée peut être un peu trop tard. Cependant, malgré les appels réitérés par les autorités, les électeurs ne se sont pas déplacés en masse pour faire leur devoir de citoyen.
Patrice RABE